Le lundi 8 février 2016, la tempête Ruzica concerne les îles britanniques, et à l’arrière, un petit creux d’altitude sans importance se trouve sur l’Océan Atlantique. Cependant au cours de la nuit suivante (du 8 au 9 février 2020), cette petite dépression se creuse très rapidement et devient une tempête virulente le mardi 9 février au matin sur la Manche. Elle se déplace vers l’est-nord-est et traverse la Belgique en direction de l’Allemagne, ce qui nous met à l’abris des vents les plus violents.
La France subit de plein fouet son passage avec des vents compris généralement entre 100 et 140 km/h, avec un maximum de 149 km/h à l’île de Groix. Beaucoup de dégâts sont observés, surtout le long du littoral atlantique.
Chez nous, avant le passage des systèmes frontaux de la dépression, de la neige tombe dans les Hautes Fagnes tandis que des pluies faibles à modérées concernent des autres régions. Toutefois le front chaud nous aborde vers midi avec une brutale montée des températures sur une partie sud du pays. Il est suivit rapidement par le front froid et l’instabilité (laissée par la langue d’air chaud du front chaud) associée à la forte dynamique d’altitude engendrent des orages qui parviennent à se développer sur le front froid.
Activité électrique du 9 février 2016. Source : Blitzortung
Ceux-ci s’organisent en une ligne de grain qui a pu très temporairement présenter une structure en LEWP. Elle touche d’abord la province du Hainaut avant de progresser vers l’est nord-est et de concerner les provinces de Namur, du Brabant Wallon, du Luxembourg et de Liège. L’activité venteuse engendre localement quelques dégâts mais les fortes précipitations provoquent la crue de plusieurs cours d’eau, notamment la Dendre, la Senne et la Lesse.
Radar des précipitations à 14h00 le 9 février 2016. Source : IRM
On relève ainsi 31,2 mm de pluie à Bièvre et 28,4 mm à Hastière (province de Namur). Quant au vent il atteint 97 km/h au Mont-Rigi (province de Liège) et 83 km/h à Humain et à Buzenol (province du Luxembourg) mais il est probable que de plus fortes rafales sont passées à côté des stations météorologiques.