Après une saison orageuse relativement pauvre, les orages reviennent en force en cette mi-octobre. D’ailleurs, malgré la période de l’année, cet épisode n’a rien à envier aux épisodes estivaux.
Depuis la fin septembre, la Belgique connait un temps classique avec le retour de régulières précipitations qui mettent un terme à la sécheresse. Du moins en ce qui concerne la partie superficielle du sol car il faudrait de nombreux mois pluvieux pour que les niveaux des nappes phréatiques reviennent à la normale.
Le 13 octobre 2019, un vaste système dépressionnaire situé de la Mer du Nord au Groenland nous place dans un secteur chaud sous l’influence d’air tropical maritime. La journée est lumineuse mais le soleil doit composer avec des champs nuageux parfois nombreux, ceux-ci étant à l’origine d’averses localisées.
L’instabilité est d’ailleurs trahie par des nuages cumuliformes, parfois accompagnés de castellanus et d’asperatus. Cependant, rien ne se passe par manque de dynamique. À noter que plus tôt, en fin de nuit du 12 au 13 octobre, un faible orage s’est déplacé le long du sillon Sambre-et-Meuse.
Les températures maximales atteignent entre 20°C et 24°C sur le pays le 13 octobre, ce qui est élevé mais pas exceptionnel. Par contre, de l’air surchauffé est présent au sud de la Belgique, si bien qu’en France plusieurs records sont battus.
Au cours de la nuit du 13 au 14 octobre, un front froid traverse la Belgique en donnant des précipitations localement orageuses avant d’onduler jusqu’au matin pour ensuite rebrousser chemin sous forme d’un front chaud.
Le 14 octobre, notre pays se retrouve à nouveau du côté chaud, avec des températures aussi élevées que la veille, de l’ordre de 22°C à 24°C en plaine, avec par exemple 23,7°C à Bierset, en province de Liège. Le vent est par contre plus fort que précédemment tandis que le soleil brille une bonne partie de la journée. Une fois encore, des castellanus trahissent l’instabilité présente dans les couches moyennes.
Situation synoptique du 14 octobre 2019 à 20h00. Source : KNMI
Sauf que cette fois-ci, les conditions deviennent favorables aux développements orageux. En effet, une dépression se creuse très rapidement en cours de journée au sud de l’Islande tandis qu’un talweg descend sur les îles britanniques. De plus, une branche vigoureuse du jet-stream se déplace du Golfe de Gascogne vers le centre de la France.
Le front froid qui nous avait touché la nuit précédente se réactive en cours d’après midi sur la façade atlantique de la France et progresse vers nos régions. Une ligne orageuse multicellulaire se forme de la Normandie aux Pyrénées. De très fortes rafales de vent et des pluies intenses accompagnent ces orages. On enregistre par exemple 113 km/h à Laval, 109 km/h au Plessis-Belleville et 107 km/h au Horps, toutes ces localités étant situées en France. Des rafales descendantes sont même à l’origine de dégâts importants sur certaines localités.
On enregistre des rafales de 101 km/h à Coxyde, 79 km/h à Middelkerke et 76 km/h à Beitem. En outre, l’activité électrique est assez marquée.
Carte des éclairs détectés durant la journée du 14 octobre 2019. Source : Blitzortung
Les régions de Coxyde et de La Panne sont les plus impactées, en effet, on ne compte plus les arbres abattus et les tuiles envolées. Le plan d’urgence a d’ailleurs dû être déclenché. Une vidéo ainsi que la largeur de la zone impactée mettent en avant le passage très probable d’une rafale descendante sur Coxyde autour de 21h00. Pour La Panne, nous n’avons pas assez d’éléments pour trancher même si cette même dernière thèse est privilégiée également.
Toiture arrachée à La Panne, en province de Flandre Occidentale, le 14 octobre 2019. Crédit photo : José Tyteca
Arbre abattu à Coxyde, en province de Flandre Occidentale, le 14 octobre 2019. Crédit photo : Mélinda Tahon
En parallèle, cette offensive orageuse produit, au sein d’un autre système, au moins une tornade dans le sud de la France. En l’occurrence, c’est la ville d’Arles qui est touchée par un tourbillon d’une intensité modérée, classée probablement F2. De nombreux dégâts sont à déplorer dont plusieurs blessés.
Au niveau pluviométrique, le passage rapide du front explique que le maximum n’est que de 8 mm à Coxyde. Les jours d’après, la situation redevient tout à fait classique pour la saison, refermant cette parenthèse chaude et orageuse.
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