Le 30 juin 1905, les 30°C sont atteint à Uccle, pour la première fois de l’année. Au cours de ce mois particulièrement orageux, ce jour ne déroge pas à la règle, avec des orages violents observés en Belgique. Albert Lancaster nous apporte les observations suivantes :
« Les orages du 30 juin ont, sur une grande étendue du pays, été accompagnés d’un coup de vent d’une extrême violence, ayant en certains points tous les caractères des trombes. Aussi un nombre incalculable d’arbres ont été déracinés ou brisés, notamment dans les régions de Gand, d’Ath entre Namur et Huy, au nord-ouest de la Flandre Orientale, ect.
À Somergem, c’est le vent qui a fait le plus de dégâts. Plusieurs gros peupliers du Canada échelonnés le long du canal de Schipdonck, ayant de 2m25 à 2m80 de circonférence, ont été déracinés ou littéralement brisés comme un simple bâton, à la hauteur de 3 à 4 mètres du sol.
À Sclayn (entre Namur et Huy) un vent violent s’est levé vers 19 heures en même temps qu’un orage éclatait. De l’autre côté de la Meuse, le village de Vezin a été particulièrement éprouvé. La, il est impossible de compter le nombre des arbres déracinés ou brisés. Dans le ravin qui conduit à Vezin, des peupliers d’une grosseur de 30 centimètres de diamètre ont été brisés net à 5 ou 6 mètres du sol. Dans toute la région, d’ailleurs, les peupliers brisés ou déracinés sont en nombre incalculable.
À Hestreux (forêt d’Hertogenwald), l’orage a été précédé d’une véritable trombe, dont le passage a duré de quinze à vingt secondes. Les meules de foin qui se trouvaient sur sa trajectoire ont été emportées et éparpillées.
Illustration de l’orage du 30 juin 1905 à Hestreux. Crédit : Frédéric Godefroid©Belgorage
Très forte grêle dans la région d’Ethe (grêlons pesant de 30 à 100 grammes).
À Bost, près de Tirlemont, un peuplier du Canada est foudroyé ; des betteraves qui se trouvaient près de l’arbre sont grillées, preuve que le fluide, après avoir frappé celui-ci, avait parcouru la surface du sol. »
La tornade observée à Hestreux (province de Liège) pourrait être un gustnado, une tornade de front de rafale. Cette théorie est apportée par le fait que la trombe a précédé l’orage.