Associées à une dépression thermique remontant de France, plusieurs vagues orageuses concernent la Belgique. L’intensité est particulièrement forte en soirée, avec de nombreux orages de l’Entre-Sambre-et-Meuse à la Campine. Des inondations locales sont signalées en de nombreux endroits tandis que le vent engendre des dégâts entre les provinces de Namur et de Limbourg. Le système de détection des éclairs de l’IRM (SAFIR) comptabilise environ 45 000 éclairs au-dessus du pays durant cette offensive.
Le contexte météorologique général est une période plutôt chaude qui intéresse l’ensemble de notre territoire depuis le 22 juillet 2001. Le 1er août cependant, la température baisse un peu sous l’influence d’une cellule anticyclonique qui se détache de l’anticyclone des Açores et qui vient se loger temporairement sur la Mer du Nord. Le ciel devient très lumineux avec quelques cumulus / stratocumulus se formant juste en dessous d’une forte inversion. Avec un bon petit vent de nord-est et des températures de 23°C à 24°C en plaine, le temps est plus qu’agréable.
Mais le 2 août déjà, sous l’influence d’une dépression remontant du Golfe de Gascogne vers la Bretagne, l’air chaud et humide nous revient.
C’est surtout sur l’est et le nord-est de la Belgique que les températures sont les plus élevées grâce aux éclaircies, avec des températures de 29°C à 31°C. Le ciel est certes voilé de cirrus mais les altocumulus, qui ne sont pas trop nombreux, prennent souvent la forme de castellanus. Plus vers le centre du pays, on observe aussi quelques cumulus isolés. À l’ouest du Royaume, les températures sont un peu plus modestes, avec 24°C à 27°C et un ciel très nuageux à couvert, essentiellement de stratocumulus et d’altocumulus épais, distillant parfois quelques gouttes de pluie.
Il faut savoir que sur le centre de la France, mais aussi sur certaines parties de l’Allemagne, le temps est particulièrement chaud avec des températures s’élevant localement à 34°C voire 35°C. Chez nous, cet air très chaud ne se retrouve qu’en altitude, où il est également très sec dans certaines couches. Cette séparation entre, d’une part, l’air très chaud et sec et, d’autre part, l’air humide et un peu moins chaud forme une véritable inversion couvercle qui, durant l’après-midi, vient se situer vers les 1400 mètres d’altitude. Il s’ensuit une inhibition de la convection qui se limite à quelques cumulus, ici et là, juste en dessous de l’inversion.
Sur les reliefs ardennais ainsi que sur les régions collinaires de l’Entre-Sambre-et-Meuse, les forçages sont parfois suffisants pour titiller l’inversion et permettre la formation de quelques cumulus congestus voire de petits cumulonimbus, mais ceux-ci s’effondrent par la suite, ne donnant que quelques faibles averses.
En soirée et la nuit par contre, la situation change. La pression ne fait que baisser et l’air très chaud en altitude (18°C à 19°C au niveau 850 hPa, 9°C à 10°C au niveau 700 hPa) se refroidit graduellement par détente adiabatique (des suites des baisses de pression), ce qui a déjà pour effet d’affaiblir l’inversion. Arrivent alors plusieurs lignes de convergence depuis la France, qui, elles, arrivent à bout de l’inversion en question.
Localement, les orages sont d’une grande violence. À Schaffen (province de Brabant Flamand), on observe des rafales jusqu’à 122 km/h. Ailleurs, on mesure encore 86 km/h à Bierset (province de Liège) et 79 km/h à Kleine Brogel (province de Limbourg). Ces orages débordent aussi vers les Pays-Bas avec 86 km/h à Arcen et 79 km/h à Maastricht. Les précipitations sont parfois très abondantes aussi, avec 40 mm à Gorsem, 25 mm à Koersel (province de Limbourg), 22 mm à Tirlemont (province de Brabant Flamand) et encore 21 mm à Beauvechain (province de Brabant Wallon). Accompagnant cela, l’activité électrique donne un côté impressionnant à ces orages.
Il n’est donc pas étonnant que ces orages, comme mentionné en début de texte, aient causé des dégâts tant liés à la pluie qu’au vent.