Le lundi 27 mai 1850, une brève tornade se forme en plein centre d’Anvers lors d’un orage. Néanmoins, elle cause des dommages à la gare ainsi qu’au parc zoologique, comme l’atteste l’extrait suivant :
« On écrit d’Anvers, 28 mai : Hier soir, vers 6 heures ½, au milieu d’un orage violent, dans lequel se confondaient le tonnerre, la pluie et la grêle, une trombe de la force et du développement de laquelle on pourra juger par les effets qu’elle a produits a enveloppé de tourbillons une grande partie du jardin zoologique, après avoir occasionné quelques dégâts à la station du chemin de fer et aux environs. Plusieurs arbres ont été déracinés, des cheminées et une centaine de tuiles enlevées du hangar du chemin de fer.
Mais, dans le jardin, elle a sévi avec une véritable fureur. On connait le châlet qui sert d’habitation au directeur. La toiture et la charpente en sont en fer, et il y a des pièces qui pèsent plus de cinquante livres. Eh bien ! Cette trombe en a enlevé une qu’elle tourbillonnait dans l’air. Elle en a brisé plusieurs comme si elles eussent été du verre le plus fragile. Des barres de fer de quinze à vingt pieds de long et de trois à quatre pouces de diamètre ont été ainsi mises en morceaux. Nous avons vu une tuile pesant 5 kilos qui a été lancée comme une bombe à plus de cent pieds de distance et est allée briser l’enclos où se trouvent les lamas.
Illustration de la tornade passant à Anvers, observée depuis les vieux remparts près du Steen, le
6 mars 1835. Crédit : Frédéric Godefroid©Belgorage
Il y avait à cette heure, malgré l’imminence du mauvais temps, beaucoup de monde. Que l’on juge de l’effroi des dames et des enfants qui avaient cherché, contre la pluie seulement, un refuge dans la grande salle du pavillon, lorsque la trombe s’est attaquée à cette partie de l’établissement. Presque toutes ces personnes se tenaient à droite. Fort heureusement on est parvenu à fermer la porte pendant quelques secondes et à leur faire comprendre qu’elles couraient danger à cette place, qu’elles devaient se mettre à gauche, elles s’y sont précipitées, comme bien on pense, et il était temps, car la porte cédant à la force du tourbillon, ne pouvait plus être maintenue. La trombe a alors pénétré dans la partie droite de la salle et enlevé et brisé les carreaux massifs de la coupole. Il y aurait eu certainement de graves incidents, sans l’avis donné à propos par l’un des directeurs. Par bonheur il n’y en a point à déplorer. Aucun des animaux n’a été blessé, bien que l’habitation de plusieurs ait été endommagée. Il n’y a à regretter que des pertes matérielles.
La foudre est tombée à Borgerhout à côté d’une maison en construction, sans occasionner de dégâts. » (Le courrier de l’Escaut – 01/06/1850)