La nuit du 14 au 15 novembre 1775 fut marquée par le passage d’une violente tempête sur la Belgique et les pays voisins. Elle fut accompagnée chez nous de phénomènes orageux qui causèrent d’énormes ravages.
« Le dimanche 12 novembre, la température était extraordinairement douce, le ciel paraissait serein. Le lundi, dans l’après-dîner, s’éleva un vent d’Ouest qui, se portant le mardi soir du Nord au Sud-Est, devint tout à coup si violent qu’il renversa des maisons, des arbres et des tours (…).
La nuit du 14 au 15 fut épouvantable. Aucun lieu en Belgique n’offrait un abri assuré contre la mort. Dans les villes, les toits étaient enlevés et jetés dans les rues, à la campagne, les habitants consternés étaient frappés soit par des branches d’arbres, soit par les débris des maisons. La terreur générale s’augmenta dans quelques localités par la rupture des digues et des écluses. Comme d’ordinaire, le pays de Waes, les environs de Willebroek et la Flandre Zélandaise furent les plus maltraités. Cependant, les eaux n’atteignirent point la hauteur de 1682 (…).
Illustration d’un orage passant à Liège pendant la tempête du 14 au 15 novembre 1775. On remarque la cathédrale Saint-Paul et le
palais des princes-évêques de la ville. Crédit : Frédéric Godefroid
Les plus grands dommages furent causés chez nous par le vent et la foudre. En Hollande, l’inondation eut des résultats si déplorables qu’il fut impossible de constater les pertes. L’Angleterre et presque tous les pays du Nord et de l’Europe se ressentirent de ce bouleversement de la nature ».
Auteur des extraits de journaux : Ainé Coomans (Revue de Bruxelles, mai 1838).
À noter qu’un hiver très rude s’ensuivra, avec des températures jusqu’à –21°C à Bruxelles, le 28 janvier 1776.

