Le samedi 23 août 1851, une tornade est observée entre Montignies-Saint-Christophe et Fontaine-Val-Mont, en province de Hainaut. Les descriptions de l’époque font effectivement attrait au passage d’un tel phénomène. En voici un extrait :
« On écrit de Fontaine-Val-Mont le 24 août : hier, vers sept heures du soir, une trombe épouvantable, accompagnée de tonnerre et d’une pluie diluvienne, est venue fondre sur les deux fermes de Dansonspenne. Cinq meules appartenant à M. Bedoret ont été renversées au ras de terre, et les colzas qu’elles contenaient ont été dispersés de telle manière qu’on n’en a plus rien retrouvé, dans tous les cas, tout est perdu.
Nous comptions achever la rentrée des grains et nous faisions faire une meule près de l’étang. En un instant, elle y fut précipitée presque toute entière ; la flèche d’une autre meule couverte depuis dix jours a été renversée, et douze de nos ouvriers qui se trouvaient à couvert dessous, n’ont eu que le temps de se jeter de côté pour ne pas être écrasés.
Un de nos chariots, chargé d’une grande quantité de gerbes et attelé de quatre chevaux a été renversé. Un autre, qui était près de là, a été rejeté à 20 mètres en arrière, mais les chevaux de celui-ci ne s’étant pas abattus, le chariot est resté sur ses roues.
Ce qu’il y a d’heureux, c’est que personnes n’a reçu une égratignure. La tourmente n’a duré que deux ou trois minutes, heureusement, car rien n’aurait résisté. Un craquement peu rassurant, se faisait déjà entendre dans les bâtiments et y glaçait de terreur ceux qui y étaient enfermés, les toitures et les charpentes ont beaucoup souffert.
Vingt pommiers dans les vergers des deux fermes sont fracassés, il en est plusieurs dont les troncs sont encore debout sans qu’il y reste une seule branche ; dans le bois communal, beaucoup d’arbres sont détruits, les uns sont cassés au milieu du tronc, d’autres n’ont eu que des branches enlevées, le taillis même est arraché en certains endroits.
La plaine présente un aspect tout aussi triste ; 5000 gerbes de froment, qui venaient d’être mises en tas pour être chargées, sont dispersées ; les lins tirés, placés en chaîne pour sécher sont bouleversées ; ici le tourbillon les a roulés en monceaux et enchevêtrés d’une façon désastreuse ; là, tout est dispersé et jonche le sol.
L’ouragan se dirigeait de l’ouest à l’est ; je n’ai pas encore de renseignements positifs sur les dégâts qu’il a pu causer dans d’autres localités ; on me dit qu’une grange et deux maisons de Montignies-Saint-Christophe sont renversées. » (Le Courrier de l’Escaut 28/08/1851)