Le mercredi 3 janvier 2024, alors que de nombreuses régions de Belgique sont confrontées à des inondations, des orages se développent et traversent le pays. Sous l’un d’entre eux (identifié comme une supercellule LT grâce aux images radar), une tornade d’assez forte intensité survient vers 16h30 dans le sud de la province d’Anvers, à l’est de Malines. Celle-ci concerne surtout deux localités: Onze-Lieve-Vrouw-Waver (Wavre Notre-Dame en français) et Putte.
De nombreux dégâts sont générés durant son passage, sur une distance d’un peu moins de neuf kilomètres, avec une quarantaine de maisons endommagées dont deux qui sont déclarées inhabitables. L’intensité de la tornade a fortement varié, mais les dégâts les plus importants se rapportent sur l’échelle de Fujita au niveau F1 voire très ponctuellement F2. Il s’agit dès lors d’un événement notable pour nos régions.
Il est à noter que, par le hasard de l’histoire météorologique, la même région avait été concernée par de violents orages hivernaux, il y a tout juste dix ans, le 3 janvier 2014.
Analyse du contexte météorologique
Dans l’attente d’un épisode hivernal à venir, l’année 2024 commence de façon particulièrement humide et douce. Sur 5 jours seulement, la station d’Uccle enregistre déjà 53,1 mm de précipitations et de nombreuses inondations sont observées à travers le pays (voir article dédié).
Ainsi, le mardi 2 janvier est une journée particulièrement pluvieuse sur tout le pays. L’humidité de l’air est donc fort élevée, non seulement en raison de l’origine océanique des masses d’air, mais aussi en raison des terres détrempées dans notre pays. Pendant ce temps, la présence d’air très froid sur la Scandinavie forme un barrage dans la progression des perturbations, avec une ligne de démarcation entre les masses d’air qui descend de plus en plus vers le sud, pour effleurer l’Allemagne aux petites heures du jeudi 4 janvier. Ceci a pour effet de renforcer encore un peu plus les précipitations chez nous.
Ensuite, le 3 janvier, notre pays se retrouve dans un air post-frontal très instable, où se dessinent également quelques lignes post-frontales après le passage de la dépression de tempête Henk. Dans cet air polaire maritime très indirect, les maxima de température ne montent guère moins haut que la veille, avec des valeurs souvent proches de 10°C en plaine et de 4 à 5°C sur les hauteurs. Quelques petites variations sont observées au gré des averses, mais la température en plaine durant la journée ne descend presque jamais en dessous de 8°C. En altitude, cependant, en raison des basses pressions et de la détente adiabatique, la douceur est moins marquée. On est même proche des normes saisonnières avec 1°C au niveau 850 hPa (vers 1300 mètres) et –9°C au niveau 700 hPa (vers 2850 mètres).
Analyse de surface du 3 janvier 2024 à 19h00 (heure locale). Source : KNMI
Il en résulte une instabilité assez forte pour la saison, avec une décroissance de 0,8 à 0,9°C/100 m dans les basses couches et de quelques 0,7°C/100 m entre les niveaux 850 et 500 hPa. Cette instabilité se marque dans le ciel dès le matin, comme le montre la webcam MétéoBelgique de Braine-l’Alleud à 8h30.
Capture d’écran de la webcam de Braine-l’Alleud, en province du Brabant Wallon, sur laquelle on observe
les nuages convectifs le 3 janvier 2023 à 8h30.
En outre, la dépression Henk, au niveau du Danemark, butte contre la montagne d’air froid sur la Scandinavie et se met presque à faire du surplace avant de repartir vers l’est mais déviée dans sa trajectoire, pour cette fois suivre le nouveau front formé par cet air très froid. Il faut savoir que des températures extrêmement froides sont relevées, notamment en Suède où, à 16 heures, certaines valeurs se situent entre –38 et –39°C. Même si ce froid n’a encore aucune influence sur nos températures, le maintien plus long de la dépression Henk non loin de nos contrées a certainement une influence sur le maintien voire le renforcement de l’instabilité dans l’air post-frontal.
C’est dans ce contexte que naît la tornade frappant la province d’Anvers, à Wavre-Notre-Dame et Putte.
En Belgique, comme déjà dit, nous nous trouvons en situation post-frontale dans un air maritime à origine polaire très indirecte. De plus, la situation non-hivernale et le ciel presque constamment nuageux à couvert des dernières semaines a fait en sorte que les terres de l’Europe de l’Ouest, contrairement à celle de l’Europe du Nord, n’ont pas encore pu vraiment se refroidir. L’instabilité maritime peut donc facilement se propager jusque loin à l’intérieur des terres puisqu’il n’y a pas le refroidissement habituel qu’auraient les basses couches sur des terres froides. À noter que ce genre de situation « hivernale », avec le réchauffement climatique, devient de plus en plus fréquente.
Nous observons donc, en Basse et Moyenne Belgique, des nuages d’instabilité dès le matin et qui persistent tout au long de la journée, avec régulièrement des averses, parfois même orageuses. Ces cumulus et cumulonimbus, comme souvent en hiver, se font accompagner de très nombreux stratocumulus, de telle sorte que nous n’avons pas les beaux ciels de traîne qu’on a l’habitude d’observer aux autres saisons.
C’est vers l’ouest que les éclaircies sont les meilleures et là, parfois, on a la chance de pouvoir bien voir la structure d’une cellule.
Capture d’écran de la webcam MétéoBelgique de Braine-l’Alleud, en province du Brabant Wallon, le 3 janvier 2024 à 12h00.
Capture d’écran de la webcam BMCB de Kluizen, en province de Flandre Orientale, le 3 janvier 2024 à 13h50.
Le tout s’accompagne, en surface, d’un bon vent de sud-ouest, avec des rafales qui atteignent souvent 50 à 60 km/h. En altitude, le vent est bien plus fort. Selon le météorologue Samuel Helsen, le vent, à l’heure et à l’endroit de la tornade, souffle de sud-ouest à environ 25 km/h en surface tandis qu’il augmente à 75 km/h en s’orientant à l’ouest vers 1000 mètres d’altitude. Il y a bien quelques divergences entre les modèles, mais il semble que le cisaillement décrit est bien celui qui est présent lors de la formation de la tornade. À cela s’ajoute un niveau LCL bas, inférieur à 500 mètres, et un sommet du cumulonimbus qui atteint quelques 6500 mètres.
Analyse de la cellule productrice de la tornade
Ce phénomène est issu d’une petite mais vicieuse cellule orageuse née en province de Flandre occidentale vers 15h00. Elle a, ensuite, concerné Gand, en province de Flandre orientale, vers 15h30 tout en gagnant en taille et en voyant son activité pluviométrique augmenter. Maintenant une activité électrique de manière discontinue, elle a transité juste au nord de Malines vers 16h20 puis a donné naissance à la tornade environ cinq minutes plus tard, sur son flanc sud. Compte tenu de l’intensité de la tornade, celle-ci est très probablement d’origine mésocyclonique et est dès lors issue d’une supercellule LT (dite « low-topped » en anglais, soit à sommet peu élevé et moins imposante que les supercellules de la haute saison).
Image issue du radar des précipitations le 3 janvier 2024 à 16h30. La cellule passe à ce moment là
juste au nord de Putte. Source : Kachelmannwetter
Peu avant 17h00, alors qu’il gagnait le Limbourg, l’orage a plutôt évolué vers un système multicellulaire linéaire, avant de quitter la Belgique aux alentours de 18h00.
Les conditions atmosphériques se prêtaient moyennement à un développement tornadique de cette envergure. La Belgique se trouvait alors dans un contexte de traîne modérément actif, avec de nombreuses averses évoluant rapidement d’ouest en est, mais à la composante convective relativement limitée. L’instabilité, bien que présente, était peu prononcée et en haute troposphère, on ne notait pas de forçage particulier. Les cisaillements de vent étaient présents, mais sans pour autant présenter des valeurs extrêmes. Il est dès lors probable que ce sont des conditions plus locales qui ont contribué au développement de la tornade.
Pour terminer, un article intéressant a été publié par l’Institut Royal Météorologique, dans lequel d’autres informations sont apportées, notamment des imageries doppler qui semblent confirmer l’évolution supercellulaire de l’orage. En voici le lien : Tornade à Putte (IRM)
Résultats de l’enquête de terrain
La tornade a parcouru au moins 8,8 kilomètres, depuis Kooster jusque Dries, en passant par Wavre-Notre-Dame et Putte. Son intensité n’était pas constante et variait régulièrement, preuve que le tourbillon n’était pas stable et avait des difficultés à garder un contact permanent avec le sol. Cependant, de manière générale, on observe que son intensité maximale (F1-F2) a été atteinte au centre de son parcours, tandis qu’aux extrémités, elle était très faible (F0).
Carte illustrant le parcours de la tornade de Putte du 3 janvier 2024. Elle s’est déplacée d’ouest en est. Fond de carte : Google Maps
Nous allons ci-dessous détailler plus précisément sa trajectoire ainsi que les dégâts engendrés.
Les premières traces du tourbillon ont été trouvées au nord-est de Klooster, dans le lotissement du Dr. Laenenstraat (1). On y retrouve du mobilier de jardin envolé, quelques tôles arrachées ainsi que des structures faîtières abîmées. L’intensité est très faible (F0-T0) mais une convergence des débris est identifiable. Plus en amont, rien de concret n’a pu être trouvé, ce qui laisse supposer que le vortex touche le sol à cet endroit.
Carte illustrant le début de la vie de la tornade. Fond de carte : Google Maps
Après avoir traversé des prairies, la tornade touche une habitation au bout de la Berlaanbaan (partie en cul-de-sac) (2). Des morceaux de toitures sont arrachés et un hangar (en tôles) est démoli en grande partie. Les débris sont retrouvés à 150 mètres de distance. Plusieurs arbres ont également de grosses branches arrachées. L’intensité monte d’un cran, au stade F1-T2. De plus, la largeur du tourbillon ne semble pas dépasser une dizaine de mètres de largeur.
Branches brisées et tôles envolées (2) emportées à distance. Le tourbillon s’est déplacé de bas en haut dans l’image.
Peu après, la route principale (Berlaanbaan) est atteinte ainsi que plusieurs habitations (3). Toutefois, les dégâts sont faibles, avec des tuiles et des ardoises arrachées en quantité limitée. L’intensité semble donc avoir baissé au stade F0-T0. Par contre, la largeur du vortex augmente pour atteindre environ 100-150 mètres de largeur.
Après la route, la largeur diminue à nouveau à une dizaine de mètres seulement, alors qu’une déviation de la tornade s’opère. L’intensité augmente une nouvelle fois car un arbre est sectionné (4) et les branches dispersées à 120 mètres de leur lieu d’origine, montrant que le stade F0-T1 est atteint. En traversant une autre section annexe de la Berlaarbaan, il semble que le tourbillon se résorbe momentanément car deux habitations ne présentent pas de dommages apparents (5), mais il se peut que ceux-ci aient déjà été réparés avant notre passage. Cependant, à l’arrière de l’une d’entre elles, une serre est complètement démolie, prouvant un nouveau contact avec le sol avec une estimation de l’intensité au niveau F1-T2.
Peu après, quelques branches sont brisées dans un autre jardin et la Wolvenstraat est franchie (6). De l’autre côté, la tornade passe à proximité d’une entreprise, qui voit des morceaux de toitures et de murs (en tôle) se faire emporter. La largeur du vortex semble toujours être très contenue (une dizaine de mètres). L’intensité est estimée au niveau F0-T1. Ensuite, un bois est touché (7). Il n’a pas pu être étudié, mais des arbres déracinés sont visibles depuis les lisières, de façon ponctuelle et éparse. En son sein, la tornade connaît une nouvelle déviation. De l’autre côté, elle atteint la Kruisweglei, en ayant une largeur d’environ 100 mètres et une emprise au sol plus marquée (8). Plusieurs toitures de maisons sont endommagées, des arbres déracinés dans les jardins ainsi que des abris décoiffés. Par ailleurs, un garage de structure légère est totalement détruit. L’intensité est estimée au niveau F1-T2, bien que, sur quelques mètres, celle-ci varie énormément. En outre, une convergence est bien visible dans les débris, parfois dispersés jusqu’à 200 mètres de leur lieu d’origine.
Arbres déracinés dans un jardin (8), la tornade circulant de droite à gauche en haut de l’image.
Enfin, la tornade arrive sur le village de Wavre-Notre-Dame (9), où quelques toitures sont endommagées, avec des tuiles envolées et des volets délogés, ainsi que du mobilier de jardin déplacé.
Carte illustrant le parcours de la tornade entre Wavre-Notre-Dame et Putte. Fond de carte : Google Maps
Les dégâts dans le village semblent d’abord assez faibles (F0) avec un phénomène qui ne semble que survoler la zone, mais ils deviennent plus importants à la sortie, autour de la Leemstraat (9) où des morceaux de toitures s’envolent, des baies vitrées sont brisées et des vérandas sont endommagées. De plus, le pignon d’une maison s’effondre. L’intensité est estimée au stade F1-T2 à cet endroit, avec une intensification du phénomène.
Habitation endommagée à Wavre-Notre-Dame. Crédit photo : Laurent van den Berg. Source : RTBF
Par la suite, la tornade traverse des prairies et des champs en endommageant quelques arbres, et en évitant les habitations de l’Ijsersteinlei (10). La largeur semble rester autour de 100 mètres d’envergure, avec une emprise au sol plus stable. Peu après, la Baronsdreef est atteinte, et le vortex frôle une exploitation agricole (11). Un hangar voit des parties de sa toiture disparaître, tandis que de lourdes portes sont arrachées et déplacées à plusieurs dizaines de mètres. Une serre est également démolie à côté d’une autre habitation (12), elle aussi évitée de peu. L’intensité semble être au niveau F1-T3. De l’autre côté de la rue, trois grandes serres sont touchées (13). Deux d’entre elles sont presque complètement détruites (environ 20 000 mètres carrés), une bonne superficie se retrouvant même au sol, avec la structure métallique tordue dans tous les sens. La troisième est évitée mais de nombreuses vitres sont brisées par le vent et les débris.
Grandes serres détruites à Wavre-Notre-Dame (13). La tornade s’est déplacée du haut vers le bas de l’image.
Vue aérienne des serres détruites. Source : Groentennieuws. Le tourbillon a circulé de gauche à droite dans l’image.
L’intensité semble ainsi augmenter davantage sur les structures mêmes, avec d’abord un niveau F1-T3 sur la première serre puis un niveau F1-T3 voire F2-T4 sur la seconde. En outre, les débris de verre sont présents partout à plusieurs centaines de mètres des serres, certains morceaux venant même s’incruster dans des structures, comme des véhicules, des portes ou encore des murs. D’après le propriétaire, c’est miraculeux qu’aucune victime ne soit à déplorer, car à l’heure de la survenue de la tornade (vers 16h30) le travail était terminé et plus aucun ouvrier n’était présent sur place. De plus, le lendemain, il était prévu de commencer la plantation des tomates, avec des renforts de personnel.
Morceau de verre incrusté dans la porte de garage d’un entrepôt.
Par après, la trajectoire dévie un peu à travers des champs, où de nombreux débris sont retrouvés, notamment issus de la ferme (située à plus de 600 mètres). Au niveau de la Molenstraat, une autre ferme est évitée de peu, mais deux bâtiments sont tout de même touchés en partie (14). Tout un morceau de toiture est emporté et un mur s’effondre. Sur l’autre bâtiment, une façade en brique s’est effondrée, montrant encore une intensité élevée (F1-T3) car il s’agit de dégâts périphériques.
Ensuite, le tourbillon franchit un chemin. Là, une maison est touchée (15) mais les dommages sont un cran en-dessous, avec des volets arrachés, des vitres brisées et des tuiles envolées. Par contre, le garage est complètement détruit et une remorque est renversée. L’intensité semble être du niveau F1-T3. Cependant, une baisse temporaire de l’intensité semble se confirmer le long de la Molenstraat (16) car plusieurs maisons sont touchées, avec une partie des tuiles arrachées. Un arbre est également brisé et une clôture renversée. L’intensité ne semble cependant plus dépasser le stade F1-T2. En même temps, la largeur du vortex a diminué également autour de 50 mètres d’envergure, avec une emprise au sol qui semble plus difficile.
Peu après, le tourbillon dévie encore légèrement tout en s’intensifiant et en rétrécissant d’envergure (quelques dizaines de mètres de largeur). En effet, dans une propriété (17), un grand hangar est totalement détruit, les murs en blocs et en briques étant rasés jusqu’au sol, il ne reste plus que le coin de mur d’une annexe. Un pigeonnier en bois est quant à lui déplacé légèrement d’un seul tenant. De plus, un autre pigeonnier (en structure métallique) est entièrement déplacé de ses fondations, ce qui démontrerait qu’il a été soulever avant d’atterrir quelques mètres plus loin. En outre, plusieurs arbustes sont aussi emportés. Cependant, les habitations, plus en retrait et évitées de peu, ne subissent que de légers dommages.
Hangar complètement détruit par la tornade (17), qui s’est déplacée du bas vers le haut de l’image.
Autre vue sur le bâtiment détruit (17).
Ces dégâts ont été filmés par des occupants du manège situé à côté, au niveau de la Kruisberg. On peut observer le grand hangar qui est brutalement démoli et ses débris dispersés sur la vidéo. De même, sur une autre vidéo, nous pouvons observer le tourbillon passer au même endroit. Sur base de ces éléments, il semblerait que l’intensité ait atteint son maximum ici, au stade F2-T4 (soit des vents compris entre 180 et 220 km/h). En effet, le bâtiment semblait solide et en bon état, comme on peut le voir sur les images issues de Google Street.
Image issue de Google Street montrant le bâtiment avant la passage du tourbillon.
Dans la propriété voisine, une grande antenne radio est tordue et jetée au sol, un cabanon de jardin démantelé, et un garage en bois à moitié effondré. En outre, le tourbillon passe ensuite sur les pistes du manège (18), blessant légèrement la personne visible sur la vidéo, atteinte à la main par un débris. Dans le manège, un abri est complètement détruit, une remorque à chevaux retournée et des clôtures arrachées. Toutefois, le vortex ne passant pas directement sur le bâtiment principal, celui-ci ne subit que de légers dommages.
Garage en bois en partie effondré (18).
Ensuite, le tourbillon arrive dans une partie en cul-de-sac de la Waverseesteenweg, où une grande serre est frappée de plein fouet (19). L’habitation attenante est relativement épargnée, ne voyant que quelques tuiles arrachées, des clôtures renversées et des vitres brisées. C’est dans cette dernière qu’un occupant a aussi pris une vidéo de la tornade, cette dernière circulant sur les réseaux sociaux.
Par contre, la serre d’une superficie d’environ 5000 mètres carrés (appartenant au même propriétaire que les précédentes) est fortement endommagée. La majorité des vitres sont brisées et la structure est affaiblie. Toutefois, elle n’est pas aussi endommagée que précédemment, montrant une intensité plus contenue, estimée au niveau F1-T2 (voire F1-T3).
Serres endommagées par le passage de la tornade à Putte (19).
Par la suite, la tornade passe au nord de la ville de Putte. Plusieurs propriétés sont d’abord assez concernées autour de la Kapelstraat (19). Des abris de jardin sont décoiffés, des arbres et arbustes déracinés ou brisés, des clôtures renversées et un hangar voit une partie de sa toiture envolée.
Carte illustrant le parcours de la tornade à Putte. Fond de carte : Google Maps
De même, tout un pan de toiture d’une habitation est emporté à proximité (20). Cela conforte l’estimation de l’intensité au niveau F1-T3, bien que celle-ci soit encore très variable sur quelques mètres. En outre, des débris de verre et morceaux de toitures en tout genre sont retrouvés à 350 mètres des serres. Une tôle ondulée entière est même retrouvée plantée dans le sol. La largeur du phénomène ne dépasse toujours pas 50 mètres d’envergure.
Pan de toiture arraché à Putte (20). Crédit photo : RV. Source : HLN. Le phénomène s’est déplacé de gauche à droite dans l’image.
Tôle ondulée retrouvée plantée dans le sol.
En aval, les dégâts sont moins nombreux, avec une intensité qui semble diminuer. En effet, le vortex aurait des difficultés à se maintenir au sol à présent. Cela semble se confirmer à la Lierbaan (21). Car, seules quelques tuiles manquent sur les habitations. Quelques structures légères sont aussi endommagées (abris de jardin, clôtures). On note toutefois qu’un mobil-home a été retourné en face du cimetière, et démantibulé. L’intensité semblerait donc ne plus dépasser le niveau F0-T1 (voire F1-T2 sur le véhicule).
Mobil-home renversé par la tornade à Putte. Source : RTV. Elle a circulé de gauche à droite dans l’image.
Ensuite, des tombes sont endommagées dans le cimetière. La disposition des dégâts montre clairement une convergence des vents. Quelques branches sont aussi brisées sur les arbres, mais à la sortie du cimetière, les dommages sont bien plus légers, montrant que le vortex a du mal a garder le contact avec le sol. Ainsi, le long de la Clemensstraat (22), l’intensité ne dépasse pas le stade F0-T0. Le même constat est fait plus loin, le long de la Bredestraat (23), où seulement quelques tuiles sont délogées sur les toitures.
Tombes endommagées par le passage de la tornade, qui s’est déplacée de bas en haut dans l’image.
Toutefois, le tourbillon connaît toujours une activité. Quelques arbres sont endommagés et une ferme est frôlée au Oude Molen (24). Des morceaux de toitures sont emportés, mais l’intensité reste faible (F0-T0). Par la suite, le long de la Sikkelstraat (25), de petites serres sont encore touchées, avec des vitres brisées et des tôles qui s’envolent à plus de 100 mètres de leur lieu d’origine. Des branches sont également brisées sur des peupliers.
Toiture légèrement endommagée à Putte.
Dans une propriété suivante, au nord de Dries (26), la couverture d’un garage est également emportée. Enfin, sur la Houwstraat (27), plus aucun dommage tangible ne peut être attribué au phénomène. Des débris sont encore retrouvés, comme des morceaux de tôles ondulées et des morceaux de polystyrène. Ainsi, la tornade semble définitivement se dissiper peu avant d’atteindre cette route.
En résumé, une cinquantaine de maisons ont été touchées, mais seulement deux sont plus fortement atteintes. Les conséquences matérielles et humaines auraient pu être bien supérieures, car les zones les plus urbanisées ont été évitées, ou la tornade avait une faible intensité quand celles-ci étaient touchées. De même, l’intensité maximale F2 semble avoir été atteinte sur un seul bâtiment. Enfin, les témoins décrivent un phénomènes très bref, d’une dizaine de secondes, avec un bruit semblable à un avion de chasse.