Durant la journée du 27 juillet 2013, un complexe convectif de méso échelle (MCC) et un système convectif de méso échelle (MCS) ont traversé une bonne partie de la Belgique. Ceux-ci se sont déroulés à des moments très différents puisque le MCC aborda nos régions au petit matin alors que le MCS arriva en fin de soirée.
Carte des précipitations produites par le MCC durant la matinée du 27 juillet 2013.
Source : Buienradar
Le complexe convectif de méso échelle s’est formé sur la France vers le centre-ouest du pays avant de remonter en Belgique pendant la nuit pour nous atteindre vers le tout début de matinée. Ce dernier a maintenu une structure confortant les critères de Maddox, critères à respecter pour qualifier un système de ce genre de MCC.
En effet, avec des températures au sommet des nuages avoisinant les -52°C sur une superficie approchant les 50 000 à 60 000 km² (toute la Belgique, plus le nord de la France, plus le sud des Pays-Bas ainsi que l’extrême sud de la Mer du Nord), des températures des sommets nuageux avoisinant les -32°C sur une superficie se situant entre 100 000 et 120 000 km² (les zones précédemment citées plus une bonne moitié nord-ouest de la France, une partie de la Manche et le sud-est de l’Angleterre) et une durée de vie dépassant les 6 heures remplissent parfaitement les critères de Maddox.
Durant son passage, celui-ci a provoqué des dégâts sur plusieurs régions surtout au niveau des quantités de précipitations et du vent. On ne compte plus en effet les caves inondées, les routes impraticables et les arbres déracinés. Ces orages, bien qu’arrivant en tout début de matinée, prouve une fois de plus que les cellules orageuses matinales peuvent parfois s’avérer virulentes, à l’image de ce qui s’est passé les 23 août 2011 et 18 juin 2012.
Activité électrique durant le passage du MCC.
Source : Blids
Le système convectif de méso échelle quant à lui était particulièrement craint dans le sens que beaucoup de paramètres présents dans les modèles météorologiques étaient à un haut niveau. Et d’ailleurs, tout comme le système matinal, celui-ci s’est accompagné de très fortes précipitations, engendrant des inondations locales, et de puissantes rafales de vent faisant des dégâts à la végétation. On a mesuré des rafales de vent de 90 km/h à Dourbes et à Buzenol et 41 mm de précipitations à Stabroek.
Éclair internuageux se propageant dans le ciel de Vlezenbeek.
Crédit photo : Samina Verhoeven
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Mais, contrairement à ce que l’on pouvait craindre, ce système s’est avéré un peu moins vigoureux que prévu au final. C’est sur ce type d’offensive que l’on comprend toute la difficulté qui se présente lors de la prévision de la puissance des phénomènes orageux car l’ajout ou le retrait d’un seul élément, si petit soit-il, peut complètement changer la donne et transformer une situation apparemment banale en situation explosive, ou l’inverse.