Durant la soirée du 14 août 1999, un important épisode tornadique frappait le nord de la France et la Belgique, et plus précisément la région lilloise, le Tournaisis et l’ouest du Brabant Flamand. Les habitants qui ont vécu ces minutes de terreur n’oublieront jamais ce qui s’est passé ce soir-là.
À Tournai, c’est le cœur de la ville qui a été frappé, et plus de 300 maisons ont été endommagées, dont certaines sévèrement. Le même soir, d’autres tornades ont concerné la région de Leuze en Hainaut et de Herne.
Le temps, en journée, a pourtant été loin d’être chaud et lourd, avec une « sensation » d’orage qu’on percevait longtemps à l’avance. Que du contraire ! Le temps a été très nuageux à couvert et frais avec des pluies intermittentes tout au long de la journée. Entre les stratocumulus, parfois doublés de cumulus fractus, les éclaircies étaient plutôt rares avec, dans la région des tornades, au mieux une petite demi-heure de soleil. Sinon, dans les ouvertures laissées par les stratocumulus, on voyait apparaître d’épais altocumulus mêlés à de l’altostratus, quand ce n’était pas carrément du nimbostratus. Les températures, quant à elles, atteignaient généralement 18 ou 19°C et très localement 20°C. Ceci générait parfois suffisamment d’instabilité pour former des cumulonimbus enclavés au sein de la couche nuageuse plutôt stratiforme.
En effet, une dépression centrée sur l’Écosse amenait sur nos régions un flux d’ouest à la fois perturbé et instable avec une perturbation frontale ondulant très près de nos régions. Tous les éléments étaient donc réunis pour une journée d’été parfaitement maussade et pourrie. Mais les tornades ont été une surprise pour tout le monde et même pour les météorologues. Et quelles tornades ! À Tournai, au vu des dégâts, le niveau F2 a été atteint.
C’est le soir que tout se déchaîne. Il est 20 h 45 à Tournai et, rapidement, l’orage se met à gronder tandis que des éclairs illuminent le ciel.
Voici un témoignage de l’évènement :
« J’entends comme un bruit d’avion à réaction mais je ne vois rien. » Et pour cause, la tornade était cachée par un rideau de pluie. « Tout à coup, un énorme coup de vent se fait sentir et, bien que je sois abrité, j’ai du mal à rester debout. »
Voici un autre témoignage de l’évènement :
« Arrivé au coin d’un immeuble, je me retourne et je vois un mur de débris faisant un bruit énorme. Quelques instants plus tard, un calme impressionnant s’installe. Je me dirige vers le parc Crombez et là, je vois une vision dantesque ! Des branches d’arbres partout, le parc est complètement anéanti. Je suis sidéré car j’y viens tous les jours. Quel désastre ! »
Cette tornade poursuivra ensuite sa route en direction des villages de Rumillies, d’Havinnes et de Béclers. C’est sur ce village que l’on perd sa trace.
Ensuite une autre tornade (classée F1) concerne la région de Leuze en Hainaut, en province de Hainaut. Elle provoque des dommages sur plusieurs habitations à Thieulain et à Chapelle-à-Wattines. De nombreux arbres ont également été abattus.
Par après, une troisième tornade sévit dans la région de Herne, en province du Brabant Flamand. Celle-ci provoque d’importants dégâts sur une quinzaine d’habitations. Tout comme celle de Tournai, elle est classée F2.
Par ailleurs, des toitures envolées et des arbres arrachés sont aussi signalés à Hal et à Lennik, au sud-ouest de Bruxelles (en province du Brabant Flamand). Mais nous ne disposons pas d’assez d’informations pour savoir s’il peut s’agir d’une possible tornade.
En France, dans la région de Lille, ce sont deux tornades qui touchent respectivement Phalempin et Camphin-en-Pevele. Cette dernière pourrait avoir continué sa route jusqu’à Tournai, ou alors elle s’est dissipée et une nouvelle tornade a touché la ville.
Ce phénomène remarquable a fait l’objet d’une étude détaillée dans un dossier. Nous vous invitons à suivre le lien suivant pour le consulter : La tornade de Tournai du 14 août 1999.
Cet épisode tornadique peut vraiment être considéré comme majeur. Il fait même partie des trois épisodes tornadiques les plus dévastateurs du 20e siècle avec celui d’Oostmalle en 1967 et celui de Léglise en 1982.
Voici deux articles de presse pour avoir d’avantages d’informations sur la tornade de Tournai :