À l’aube d’une période très chaude qui atteindra son apogée les 17 et 18 juin, le temps est déjà assez chaud en ce 14 juin et surtout très instable. Une perturbation frontale à secteur chaud bien ouvert traverse notre pays et nous envoie de l’air tropical maritime qui fera monter les thermomètres jusqu’aux alentours de 25°C en Basse et Moyenne Belgique. Le temps est d’abord très nuageux avec des stratocumulus puis ces stratocumulus se déchirent et se doublent de cumulus, dont le développement est favorisé par les éclaircies.
Mais rapidement, des altocumulus épais, accompagnés de cirrus spissatus, envahissent le ciel et redonnent une couverture nuageuse importante. En altitude, l’air est particulièrement chaud et instable mais cette instabilité n’arrivera à sa pleine expression que dans une ligne de convergence, à l’intérieur du secteur chaud, qui précédera le front froid. En effet, une inversion vers 1 000 mètres empêchera le plus souvent la convection et seules les cellules les plus puissantes parviendront à percer ce couvercle. En plus, il existe un important cisaillement des vents (SE – SSW – WSW).
La formation de supercellules n’a donc rien d’étonnant dans un pareil contexte. Le soir du 14 juin, diverses personnes témoignent de l’existence d’une « shelf cloud ». Toutes parlent de fortes rafales à l’avant des précipitations. Les cellules orageuses se regroupent sur une ligne et de nouvelles cellules se reforment chaque fois à grande vitesse. Le front de rafales adopte le même mécanisme que celui d’un front froid.
La cellule la plus destructrice passe près de Renaix vers 22 h 40. Un amateur de météorologie dit avoir observé trois trombes en-dessous de la base du nuage mais nul ne sait préciser si elles ont touché le sol ou non. En tout cas, les dégâts sont significatifs (bien qu’isolés) : une façade de maison démolie, un toit entièrement détruit et un arbre en plein milieu de la rue à Audenaerde.