Dès le 24 mai, un vaste système dépressionnaire se situe sur l’Atlantique Nord tandis qu’un système de hautes pressions concerne les régions méditerranéennes. Une goutte froide d’altitude se positionne sur l’Espagne et le Portugal. 24 heures plus tard, le 25 mai, cette goutte froide remonte tout doucement vers le nord en apportant sur notre pays un flux d’altitude orienté au sud-sud-est.
Il en résulte, dans les basses couches, un apport d’air chaud, humide et très instable avec un potentiel orageux énorme (EPCD supérieure à 3000 j/kg). Mais une inversion « couvercle » vers 1000 mètres va temporairement empêcher toute convection.
C’est pour cette raison qu’on ne verra absolument pas de cumulus en matinée. L’instabilité des moyennes couches est toutefois bien visible par la présence d’altocumulus castellanus. Mais une zone de convergence va « casser » cette inversion avec un développement très rapide de cumulonimbus en début d’après-midi. Cette première ligne orageuse va rester discrète dans bien des régions du pays mais va prendre un caractère explosif dans la Botte du Hainaut touchée par un MCS avec d’intenses chutes de grêle. Un peu plus tard, c’est au tour des régions de Beauraing et de Marche en Famenne de subir de violentes chutes de grêle. Certains grêlons seront particulièrement gros et causeront d’importants dégâts aux toitures.
Par après, les nuages convectifs disparaissent à nouveau et il reste juste des cirrus. Mais l’air est bien humidifié par le passage de ces orages et, avec une remontée des températures jusqu’à 26 ou 27°C (maxima atteints le soir), il fait particulièrement lourd. Le soir, l’instabilité redevient visible dans les moyennes couches, avec des altocumulus castellanus présentant de belles virgas.
Il s’agit là des prémices de la seconde et très violente vague orageuse qui traversera notre pays la nuit. Vers deux heures du matin, deux MCS en provenance de France, vont fusionner pour n’en former plus qu’un seul, puissant et destructeur.
C’est ce MCS qui gagne alors notre pays en frappant à nouveau violemment le Hainaut. De très fortes rafales de vent, dont certaines ont pu localement dépasser les 130 km/h, concernent essentiellement l’ouest du pays. Des chutes de grêle intenses se produisent cette fois-ci dans la région d’Antoing. Dans la région de Maubray, de puissantes rafales descendantes sont probablement à l’origine de nombreux dégâts. On ne compte plus les arbres arrachés et toitures endommagées.
Les régions de Charleroi et de Mons n’ont pas été épargnées non plus par les éléments. Vers 4 h, ces orages finissent par remonter vers le nord du pays laissant derrière eux d’innombrables dégâts. Certains, comme dans la région de Hantes-Wihéries et de Montignies-Saint-Christophe pourraient même être imputables au passage de tornades.
Voici un extrait du journal « le Soir » :
Dans le pays de Waes et la région de Renaix, des grêlons de 5 cm de diamètre ont notamment été observés, selon le météorologue David Dehenauw. Les intempéries orageuses ont traversé le pays d’ouest vers le centre. À Deurne, des rafales de vent de 98 km/h ont été enregistrées mais localement, elles pourraient encore avoir été plus violentes.
Cet épisode remarquable a fait l’objet d’une étude détaillée dans un dossier. Nous vous invitons à suivre le lien suivant pour le consulter : Violentes offensives orageuses des 25 et 26 mai 2009.