La série de tempêtes violentes continue au cours de ce 15e siècle. L’une des plus désastreuse se produisit le 27 septembre 1477, accompagnée de phénomènes orageux.
« Elle dura 8 heures, avec une violence sans exemple et souleva la mer à une hauteur telle que les flots paraissaient se confondre avec les nuages. Les villes d’Ostende et de Nieuport furent submergées, les habitants durent chercher leur salut sur les toits des maisons, d’où le vent les rejetaient dans l’eau. On trouva, encore longtemps après, des poissons de mer dans les ruisseaux des campagnes. Plusieurs polders furent inondés. On cite entr’autres les polders de St-Sauveur et de St-Clément. Dans le pays d’Ardenbourg, la mer submergea les paroisses de St-Croix, St-Laurent, Notre Dame, Hennebenne, Heyle, Catherine, St-Bavon, Trabeten et Notre-Dame-lez-Ecluses. Plusieurs de ces localités disparurent à jamais sous les flots avec les habitants et les troupeaux qui paissaient aux champs. Le canton d’Oostkerke ne fut pas ravagé d’une manière moins cruelle. Ce bourg ainsi que Lapschuere, Ste-Catherine-lez-Damme et West-Capelle furent abîmés de fond en comble. Il fallut bien des années et bien des la persévérance pour regagner sur la mer ces belles terres qui avaient déjà coûté si cher à nos yeux. »
« Des pêcheurs de Blankenberghe en sortant de leurs cabanes, après l’orage, trouvèrent, sur la terre ferme, deux veaux marins, plusieurs poissons munis d’ailes et un énorme chien de mer. La grêle avait été si forte et si abondante qu’elle avait fait périr presque tous les oiseaux. Des aigles de 10 pieds de long furent pris, les ailes brisées, sur la route de Gand à Bruges. À Anvers, il se présenta un accident encore plus remarquable. L’eau ayant débordé les quais à une hauteur de 8 à 12 pieds, les navires furent poussés dans la ville à la grande frayeur des habitants. L’un de ces navires s’engagea dans une petite rue de manière qu’il en obstrua le passage quand les flots se retirèrent. Il fallut le démolir sur place, inutile de dire que ce ne fut pas le seul vaisseau qui périt dans le fleuve et en mer. Les effets de cette tempête n’avaient pas encore été réparés par l’industrie des hommes qu’une inondation maritime vint affliger les mêmes contrées en novembre 1480. »
Auteur des extraits de journaux : Ainé Coolmans (Revue de Bruxelles février 1838).