Alors qu’il ne reste plus qu’un jour à Napoléon avant sa défaite finale à Waterloo, on note un terrible orage sur les champs de bataille.
Voici ce qui est raconté :
« Il était près de deux heures quand les Français débouchèrent de la route de Namur sur la gauche anglaise. Le temps, très frais le matin, avait tourné à l’orage et de gros nuages noirs s’accumulaient au-dessus de la position alliée.[…]
À ce moment-là, l’orage éclata et une pluie diluvienne s’abattit sur les deux armées. »
Grâce aux recherches toutes récentes de Gaston Demarée et de Dennis Wheeler, il a été possible de reconstituer les conditions météorologiques qui ont régné ce jour-là. Ils écrivent :
« Sur la base des données météorologiques instrumentales collectées, on peut conclure que la situation synoptique au-dessus de l’Europe occidentale au cours de la campagne de Waterloo était déterminée par une zone de basse pression située au Sud de l’Angleterre et au Nord-Ouest de la France et des Pays-Bas. Comme c’est généralement le cas, un front chaud et un front froid qui se suivent en se déplaçant vers l’Est faisaient partie de ce système.[…]
Tous les témoignages concordent : la journée avait été chaude, d’une chaleur lourde et accablante (chaleur étouffante). Les mêmes conditions météorologiques ont été signalées pour la matinée et le début de l’après-midi du 17 juin (brouillard matinal, plein soleil vers midi, chaleur lourde et accablante, coups de tonnerre entendus vers 14 heures). Les deux descriptions indiquent le passage d’un front chaud au sein du système de basse pression accompagné d’activités orageuses plus ou moins à partir de 19 heures 30 le 16 jusque peu après midi le 17 juin. »
Plus loin, ils résument même, non sans une grande précision, la météo du jour :
« Le 17 juin , lorsque le jour se lève, il fait brumeux. Éclaircie vers 10 h 00. À midi, le soleil est chaud et la chaleur devient de plus en plus lourde. Vers 14 h 00, on entend les premiers coups de tonnerre dans le lointain. À ce moment, le vent est complètement tombé ; chaleur pesante ; les nuages s’amoncellent, l’obscurité tombe. Vers 14 h 30, le vent se lève, violent, et la pluie commence à tomber à grosses gouttes. Bientôt, elle devient torrentielle et, avec plus ou moins de force continue jusqu’au 18 vers 6 h 00. »
Notons enfin, pour être complet, qu’au vu des heures indiquées pour le coucher du soleil (19 h 56), il faudrait rajouter environ deux heures pour se faire une idée du déroulement des faits météorologiques selon notre heure d’été actuelle.
Auteur du premier extrait : J. Logie, « L’inévitable défaite »