Le vendredi 5 mars 1824, une tornade est observée à Termonde, en province de Flandre Orientale.
Le Courrier des Pays-Bas décrit le phénomène dans son édition du 22 mars 1824 : « Une trombe s’est formée à Termonde, dans la soirée du 5 de ce mois ; une personne qui se trouvait sur la grande route a été renversée avec son cheval et son cabriolet par la violence du vent ; les toits de plusieurs maisons ont été enlevés et les débris dispersés à une assez grande distance ; des arbres ont été brisés ou déracinés, etc. Mais il ne parait pas que personne ait été blessé. »
Il est à noter que la journée a été décrite dans son ensemble comme particulièrement venteuse.
Les températures à Paris, le 5 mars 1824, sont, avec 7°C, inférieures aux normes saisonnières, même de l’époque. Il faut noter que le 5 est un jour de transition après un début de mois froid et un net redoux à partir du 6 avec des températures largement supérieures à 10°C. Les petits écarts entre le jour et la nuit, en début du mois, font penser à un ciel très nuageux à couvert. À partir du 6, les écarts entre le jour et la nuit sont un peu plus importants.
Les données reconstituées pour la région bruxelloise nous montrent un froid plus marqué en début du mois, avec de bonnes gelées nocturnes mais des températures un peu plus élevées le jour. Un temps sans doute plus ensoleillé. Le 5 y marque une journée de transition aussi, avant l’arrivée de températures plus normales pour la saison avec, pour Bruxelles, une dizaine de degrés en journée.
Les données plus complètes de la région d’Amsterdam nous montrent, pour les 1 et 2, des courants polaires maritimes directs avec des vents d’ouest puis de nord avec, le 1, de la pluie qui évolue en neige et, le 2, des averses de neige et de grêle. Les deux jours, de fortes variations au niveau du vent sont observées, entre calme et fortes rafales. On peut s’imaginer que les rafales étaient liées aux averses et le temps plus calme, observé entre les averses.
Le 3, le vent devient fort variable, tant en direction qu’en force, et le ciel, couvert avec encore un peu de neige fondante. En journée, en effet, les températures dépassent le plus souvent 0°C. Le 4 est un jour à nébulosité variable avant que ne s’installe un régime de sud-ouest le 5, avec pluie et vent fort. En soirée, on note des éclaircies.
Par après, on observe un régime maritime assez venteux et plus doux (vers les 10°C en journée et temps variable) mais quelque peu indécis, avec des vents qui tendent parfois à revenir au sud-est.
Ceci peut nous faire penser à des dépressions qui circulent à des latitudes plus basses que d’habitude. Les Pays-Bas (c’est-à-dire les actuels Pays-Bas + la future Belgique) se trouvent, en début du mois, du côté de l’air polaire pendant que Paris se trouverait à la limite, près d’un front froid qui ondule à ce niveau. Le 5, on peut s’imaginer un petit noyau dépressionnaire qui passerait cette fois-ci au nord de nos régions en nous replaçant dans de l’air maritime plus doux avant une situation redevenant plus hésitante par la suite.
S’il est impossible de reconstituer la situation synoptique exacte et encore moins le timing, on peut très bien penser à de forts cisaillements directionnels entre une situation zonale plus franche en altitude que dans les basses couches, avec peut-être un jet d’ouest très fort qui remonterait à nos latitudes avec la remontée en latitude des dépressions. Les contrastes thermiques, bien qu’assez modestes, sont cependant suffisants pour jouer également un rôle.