La Belgique affronte une période particulièrement venteuse depuis la mi-janvier 1840. Son paroxysme semble être atteint la nuit du vendredi 24 au samedi 25, où de nombreux dégâts sont signalés notamment dans les régions de Bruxelles et de Jodoigne :
« Bruxelles, dimanche 26 janvier. Nous nous lassons à parler de l’ouragan. Voici le neuvième jour qu’il règne et il ne paraît pas vouloir se calmer. Il semblait être arrivé à son apogée de violence vendredi dans la nuit (24 janvier) car beaucoup de toitures et de cheminées en avaient souffert, et une cinquantaine d’arbres des boulevards avaient été déracinés. À Hougarde, près de Jodoigne, on nous assure que 17 maisons ont été enlevées. Cependant, à 4 heures et demie de l’après-midi, l’ouragan s’est transformé en un orage terrible, accompagné d’éclairs et de coups de tonnerre, pendant lesquels tombait une averse des plus abondantes. » (Le messager de Gand – 28/01/1840)
Mais, le dimanche 26, de violents phénomènes orageux surviennent, notamment à Anvers, Gand et Bruxelles. À Gand, certaines descriptions pourraient même faire penser au passage d’une tornade. Voici quelques extraits de journaux :
« On écrit d’Anvers, 27 janvier : Hier à 4 heures et demie de l’après-midi, l’ouragan s’est transformé en un orage terrible, accompagné d’éclairs et de coups de tonnerre, pendant lesquels tombait une averse des plus abondante. À la même heure, une grande partie des carreaux de la coupole de l’église de Notre-Dame ont été brisées par le vent et sont tombés dans l’intérieur de l’église, au grand effroi des fidèles, dont plusieurs se sont sauvés saisis d’une peur panique. » (L’organe des Flandres – 29/01/1940)
« On écrit de Gand, 27 janvier : l’ouragan d’hier a causé d’assez grands désastres dans notre ville et dans les localités environnantes. Le toit d’une maison hors la porte d’Anvers a été enlevé, une foule de cheminées ont été renversées, des arbres déracinés et des murs arrachés de leurs fondements. Dans les prairies qui séparent la porte de Bruges de la porte de Sas, le vent a creusé une large et profonde fosse.
Le service divin a été interrompu dans plusieurs églises, notamment à Saint-Pierre Notre-Dame, où une grande quantité de vitres ont été enfoncées pendant la célébration du salut, accident qui a jeté la consternation parmi les fidèles et les a fait fuir de toute part.
Un ouvrier traversant le quai du bas Escaut voulu saisir sa casquette que le vent avait abattue ; un tourbillon l’emporta et le jeta dans la rivière où il perdit la vie. On nous assure enfin qu’une femme se trouvant sur la route de Tronchiennes a été également enlevée par la trombe et précipitée dans un fossé où elle s’est noyée.
La foudre est tombée sur la cheminée de la fabrique de M. de Gandt, au Toquet, et a enlevé une partie de la corniche. » (Le belge – 29/01/1840)