Le jeudi 24 janvier 1856, de forts orages sont signalés dans toute la Belgique, notamment au-dessus des principales villes du pays. Les Pays-Bas et la France sont également concernés par ces conditions instables. En outre, entre Leigon et Pessoux, en province de Namur, il semblerait même qu’une tornade se soit formée, engendrant de sévères dommages, mais nous n’avons pas assez d’éléments pour le certifier. Il en est de même dans la région de Lille, dans le département du Nord, en France. Voici quelques extraits qui décrivent cet évènement :
« Les journaux que nous recevons des divers points de la Belgique parlent tous de l’orage de jeudi dernier. Dans beaucoup de localités, diverses personnes ont été frappées par la foudre. L’Eclaireur de Namur rapporte qu’à Sclayen, M. Tombelle -Lomba qui se trouvait à son exploitation de houille de Balette, s’était abrité, avec quatre de ses ouvriers, dans un cabinet servant de bureau. Ils y étaient à peine que la foudre tombe sur le bâtiment et s’introduit dans le cabinet. Les cinq personnes qui s’y trouvaient sont renversées. Un des ouvriers est tué sur le coup, atteint par le fluide ; un autre, atteint également, reste étendu sur le sol, mais sa position, quoiqu’alarmante, n’est pas entièrement désespérée.
Les pays voisins ont aussi été maltraités par cet orage : en Hollande, il a occasionné des dégâts considérables en beaucoup d’endroits. En France, les toitures et les clôtures ont beaucoup souffert, surtout dans les villes et localités qui avoisinent la mer. » (La Meuse 28/01/1856)
« L’orage qui a régné avec tant de violence jeudi dernier sur divers points de la Belgique a causé aussi beaucoup de dégâts dans le canton de Ciney. Une trombe épouvantable a traversé les communes de Leignon et de Pessou. Une quantité de toitures et de maisons toutes entières ont été renversées sur son passage. » (Journal de la Belgique : pièces officielles et nouvelles des Armées – 30/01/1856)
« L’ouragan de jeudi a étendu ses ravages sur toute la partie nord-ouest de la France. Dans le Pas-de-Calais et le Nord, il a été accompagné de tonnerre et d’une forte grêle.
Aux portes de Lille, un moulin à l’huile, appartenant à M. Grimonprez, a été renversé ; divers autres moulins du faubourg ont eu beaucoup à souffrir ; des arbres ont été brisés sur la route de Commines. À l’établissement occupé par M.Debuchy à Hellemmes, la toiture entière a été enlevée par la trombe ; c’était une construction d’environ cent mètres de longueur sur douze de largeur. Les 60 ouvriers qui y travaillaient dans ce moment ont été tout à coup enveloppés d’un nuage de poussière ; ils ont même senti, pendant un temps fort court comme une secousse qui ébranlait la construction sur ses fondements, et dans leur frayeur, ils s’étaient abrités sous leurs métiers. » (Le Courrier de L’Escaut 30/01/1856)