Le vendredi 16 septembre 1864, une violente tornade est observée sur la commune d’Asse, au nord-ouest de Bruxelles. Cette dernière cause d’importants dégâts et fait plusieurs blessés. D’après les descriptions ci-dessous, le tourbillon aurait atteint une intensité F3, voire même localement davantage :
« On écrit d’Assche, le 17 septembre : hier, vers 5 heures de l’après-midi, une trombe des plus impétueuses s’est abattue à une demi-lieue de notre commune. Formée comme un épais nuage, s’allongeant de haut en bas et se dirigeant avec une violence irrésistible du sud-ouest vers le nord-est, elle a renversé ou déraciné tout ce qui se trouvait sur son passage : plusieurs maisons et granges, plus de deux cents arbres, des tas de grains, une quantité innombrable de perches à houblon, rien n’a été épargné ; plusieurs campagnards qui se trouvaient dans leurs habitations ou granges sont tombés sous les décombres ; deux d’entre eux ont été gravement atteints. Cet évènement désastreux a mis en émoi tous les habitants des hameaux de Crokegem et de Verheylegem, où a sévi le phénomène. Il est impossible de se faire une idée exacte de l’état désolant des lieux. Une foule de curieux se dirige vers le lieu du désastre. » (Journal de Bruxelles – 20/09/1864)
« Trois fermes et sept exploitations plus petites ne sont plus que des ruines ; trois superbes vergers ont été littéralement détruits ; les houblons sont renversés ; des meules sont emportées ; une quantité d’arbres sont brisés et leurs débris avec les récoltes dispersées couvrent au loin la campagne. Les dégâts sont considérables et plusieurs personnes ont été blessées. » (Le Bien Public 23/09/1864)
« On écrit d’Assche (Belgique) : Hier, vers cinq heures de l’après-midi, une trombe des plus impétueuses s’est abattue à une demi-lieue de notre commune.
Au plus fort de l’ouragan, on a vu arriver du sud, se dirigeant vers le nord, une immense colonne de vapeur grisâtre, dont la base fort mince, rasait la terre et dont le sommet se perdait dans les nuages. Elle se mouvait avec une prodigieuse vitesse et emportait dans sa course des myriades d’hirondelles et d’oiseaux de toutes sortes, dont les cris lamentables s’entendaient de loin.
C’est au hameau de Vrylighem que la trombe a causé le plus de ravages. Rien n’a résisté à sa puissance ; les arbres les plus gros et les plus forts, des hêtres et les chênes, sont étendus, cassés, brisés, broyés, ébranchés, plusieurs ont été enlevés de terre et jetés à des distances prodigieuses.
Parmi les habitations qui ont été détruites, on remarque une maison en briques qui servait de demeure au sieur Deboeck, cabaretier, père de famille avec quatre enfants en bas âge. On dirait que cette maison a été détruite à coups de canon, tant elle est ruinée. Le toit est couché dans le jardin. Les murs sont renversés et gisent sous une cinquantaine d’arbres de toutes essences, la plupart brisés à la hauteur d’homme. Non loin de là se trouve le verger du cultivateur Van Ginderachter, qui a perdu plus des trois quarts de ses magnifiques arbres fruitiers, indépendemment des dégâts occasionnés à sa ferme, à ses granges et à ses meules de blé. Il y a eu plusieurs personnes blessées. L’une d’elles, ouvrier chez le sieur Van Ginderachter, a, à la tête, une forte blessure qui met sa vie en danger. Les enfants du cabaretier Deboek ont été retirés sain et saufs des débris de leur maison ; le plus jeune d’entre eux, assis dans une chaise, au moment de l’évènement, a eu sa chaise brisée sous lui, sans être atteint lui-même.
Le long de la route d’Assche à Merchtem, on ne voit que des arbres brisés et arrachés. Une meule d’avoine, appartenant à M. Vanvynst, d’Assche, a été transportée à une grande distance : on a retrouvé des gerbes a plus de 500 mètres de l’endroit où se trouve la meule. Mais l’effet le plus surprenant de cette trombe et dont chacun s’entretient ici, est celui d’une grange remplie de gerbes de blé, qui a été déplacée tout entière de plus de quatre pieds.
À Crokeghem, autre hameau dépendant d’Assche, des milliers de personnes ont été visiter hier et avant-hier la grande et belle ferme de la veuve Gooper, qui n’offre plus que l’aspect d’une vaste ruine et dont tous les environs, les jardins et le verger, dévastés et ruinés, offrent l’aspect le plus lamentable. » (Journal de Toulouse 28/09/1864)