Le dimanche 12 mai 1867, alors que la Belgique connait ses premiers jours estivaux, de violents orages frappent le pays, ainsi que la France. De nombreux dégâts sont causés par des phénomènes venteux, et il n’est pas exclu qu’une tornade ait pu sévir, notamment près de Namur. En outre, à Louesmes, en France, un coup de vent renverse le clocher de l’église en plein office, faisant 10 morts et 25 blessés. Ensuite, après ce front orageux qui délimitait deux masses d’air de façon marquée, la température baisse fortement les jours suivants.
Voici à présent quelques extraits de journaux, relatant ces faits :
« On écrit de Balâtre que l’orage de dimanche a causé dans cet endroit et dans les environs de grands ravages. Des maisons, des toitures et plus de 300 arbres ont été arrachés. C’était une espèce de trombe à laquelle rien ne résistait. À Cortil-Wodon, une personne a péri sous les décombres d’un bâtiment. De mémoire d’homme on n’avait vu un ouragan d’une telle violence. » (La Meuse – 15/05/1867)
« On écrit de Tournai : Une trombe d’eau, accompagnée de décharges électriques, s’est abattue dimanche, vers six heures et demie, sur notre ville et dans les environs. En quelques minutes, les maisons et les caves furent inondées. Au dehors, des arbres ont été renversés ; le service du chemin de fer a été entravé : sur la ligne de Blandain, le convoi avait peine à marcher à travers certaines parties, couvertes d’eau. À la cathédrale, on a dû interrompre les offices, à cause de l’invasion de l’élément liquide. On n’a pas souvenance, en notre ville, d’un pareil déluge. » (L’Indépendance Belge 17/05/1867)
« À la suite de plusieurs jours de chaleurs précoces, un violent orage a éclaté dimanche dans la soirée sur Bruxelles et les environs ; l’ouragan a occasionné des dégâts d’une certaine importance. »
« Après le violent orage de dimanche soir qui succédait à des chaleurs accablantes, d’une précocité extraordinaire, nous sommes affligés depuis deux jours d’une température presque hivernale. »
« On écrit d’Anvers, le 13 mai : hier soir, un ouragan des plus violents a régné sur notre ville. Vers six heures, des éclairs, précurseurs de forts coups de tonnerre, illuminèrent les cieux. Bientôt l’ouragan se déchaîna dans toute sa fureur et dura jusque neuf heures. Alors une violente tempête se déclara au port, les navires en rade et dans les bassins furent ballotés d’une manière effrayante, s’entrechoquant avec force, les cordages criants affreusement, les voiles dehors se déchirant, les mâtures se brisant. La fureur du vent continua jusque vers deux heures de la nuit. Pendant l’ouragan, presque toutes les baraques de la foire de Saint-Job ont été renversée. Dans la rue Van Schoonbeke, une écurie s’est écroulée. Plusieurs magasins aux nouveaux bassins ont été également détériorés. Dans la rue des Sacs, un jeune enfant a été blessé par une brique. » (L’Indépendance Belge 15/05/1867)