Le jeudi 22 juillet 1869, une tornade est observée près d’Arlon, en Gaume. Celle-ci cause localement d’importants dommages, ce qui démontre une intensité assez élevée (F2-F3). Plusieurs blessés sont à déplorer, dont certains dans un état grave. Voici un extrait de presse qui décrit l’évènement :
« Une trombe à Arlon – Jeudi 22, vers 7 ½ heures, un orage se préparait ; l’atmosphère était lourde et chargée d’électricité ; les éclairs verdâtres se succédaient rapidement ; presque pas de coups de tonnerre, point de vent ; un véritable orage sournois.
Tout-à-coup le vent se déchaine avec une incroyable violence et la pluie tombe à torrents accompagnées de grêlons dont plusieurs avaient la grosseur d’une noisette. Mais cela n’était que le prélude de l’action.
Une trombe venant du S.O. enfile la vallée de Stockem, détruisant sur son passage, arbres et récoltes, s’engouffre dans le grand atelier des machines de la station et le renverse comme un château de cartes. Il était 8 heures 25 minutes et plus de quarante ouvriers se trouvaient à l’atelier.
Par une chance extraordinaire, il n’y a eu que trois hommes grièvement blessés : le machiniste Krebecq a une jambe cassé et une contusion à la tête ; le chauffeur Menestré, une côte enfoncée, et le machiniste Laurent, le corps meurtri ; plusieurs autres ouvriers ont des contusions légères ; le plus grand nombre des hommes ont été protégés par les locomotives sous lesquelles ils travaillaient.
Les soins ont été donnés aux blessés par M. le docteur Tedesco.
Des quatorze locomotives qui étaient à l’atelier, dix sont hors service. Le bâtiment avait 88 mètres de longueur sur 20 de largeur ; les murs ont été coupés à ras du sol. On a retrouvé des pans entiers de la toiture en zinc à quelques centaines de mètres plus loin.
Le chef du dépôt, M. Gerlach, travaillait dans son bureau situé à l’extrémité de l’atelier ; il sent une violente secousse, quelque chose comme un tremblement de terre, il entr’ouvre sa porte et au même moment il voit toute la construction s’effondrer. C’était un spectacle effrayant, l’aspect d’une ville bombardée.
Après avoir achevé son œuvre, la trombe a continué sa course et marqué sa trace en jonchant la terre de poteaux télégraphiques et de peupliers énormes. Un autre accident est à déplorer : le chef piocheur qui demeure près du passage à niveau de la ferme de Birel, commit l’imprudence de vouloir relever les fils télégraphiques qui étaient tombés ; une violente commotion électrique le renversa sans connaissance. M. le docteur Emile Molitor lui administra les soins que nécessitait son état. On nous assure ce matin que la situation des blessés est assez satisfaisante. (Echo du Luxembourg) » (Le Bien Public 31/07/1869)