Le 26 juin 1874, une tornade frappe le village de Breuvanne, dans le sud de la province de Luxembourg. D’après la description des dommages, le tourbillon semble avoir atteint une intensité F2 sur l’échelle de Fujita.
Voici des extraits qui décrivent le passage de la tornade :
« On écrit de Tintigny, le 26 juin à la Voix du Luxembourg : Aujourd’hui vendredi, vers 4 heures de l’après midi, une trombe a traversé le village de Breuvanne, brisant et détruisant tout sur son passage. Dans son mouvement giratoire ne suivant heureusement qu’une voie très étroite, elle a déraciné des arbres et enlevé les toitures de quatre maisons ; des cheminées et des chariots même ont été emportés. Dans une petite maison couverte en chaume se trouvait un homme que la force du vent a lancé contre la muraille et qui n’a dû qu’à la force de ses ongles de ne pas suivre son toit et son couvre-chef emportés au loin dans la campagne. Les trois autres bâtiments appartenant à Madame veuve Henry, tous bons cultivateurs, sont assez vastes et les pertes évaluées à 5.000 fr. On n’a heureusement à regretter que des pertes matérielles. Seulement, après le rapide coup de vent, une terrible anxiété a régné un instant dans une des familles éprouvées : la mère avait disparu. De tous côtés, on criait, on cherchait, lorsque tout à coup la bonne mère, qui se trouvait absente, vint mettre un terme à l’angoisse des siens. Cette trombe, ce météore, qui a causé ce dégât, était formé d’un brouillard et faisait entendre sur la zone qu’il parcourait le bruit d’une charrette roulant sur un chemin rocailleux. Les effets produits dénotent une force et des caprices étonnants : une maison au milieu des autres a été préservée ; d’énormes poutres ont été enlevées, une, entre autres, a été arrachée de dessous un toit, laissant seulement la trace de son passage au milieu de celui-ci ; le dessus même d’une cheminée, quoiqu’en maçonnerie et composé de plusieurs pierres, a été déposé sur la rue d’une seule pièce. » (Le Journal de Bruxelles – 29/06/1874)
« On écrit du Luxembourg : vous avez déjà mentionné plusieurs effets de l’ouragan du 26 juin dernier, mais aucun d’eux n’a atteint les proportions de ce qui s’est passé à Breuvanne, petit hameau de la commune de Tintigny. La violence de l’ouragan était telle que les arbres les plus forts étaient dépouillés de leurs branches ou même totalement brisés. Cinq maisons, situées non loin l’une de l’autre, se sont vue littéralement décapiter de leurs toits, dont trois étaient en chaume et deux en ardoise. Les dommages sont assez considérables dans cette localité, et les pauvres gens qui sont victimes de cet ouragan sont d’autant plus à plaindre qu’elles n’étaient aucunement assurées contre un sinistre aussi imprévu. » (L’Écho du Parlement – 4/07/1874).
