Le 13 décembre 1891, une tornade sévit au sud-est d’Ath, en province de Hainaut, touchant les villages de Brugelette, Gages et Fouleng, soit sur une trajectoire d’au moins 7 kilomètres.
Voici une description de l’évènement à travers divers extraits de presse :
« Une trombe. D’un correspondant d’Ath, le 14 : La tempête d’hier a causé d’énormes dégâts dans une partie de nos environs. À Gages et à Fouleng, notamment, c’est un vrai désastre. Vers midi et demi, quelques éclairs zébrèrent l’horizon, bientôt suivis de roulements sourds. En même temps une véritable trombe s’abattit sur Gages et Fouleng.
À la ferme de M.Pilette, bourgmestre de Gages, deux énormes portes de granges, placées vis-à-vis l’une de l’autre, furent emportées, tandis que des chariots étaient poussés hors de ce bâtiment et que la toiture en ardoise était enlevée.
À la ferme Lechien, deux meules de grain non battu ont été dispersées et des gerbes, emportées à une distance considérable. Deux grandes cheminées croulèrent.
À la ferme Dumont, on compte au moins 4.000 tuiles enlevées. À L’estaminet enseigné ‘À la Barrière’, il y a une écurie pour les bêtes de passage. Cette écurie a été complètement démolie et les murs, à peu près rasés.
Les parcs de Gages et de Fouleng ont énormément souffert. À Fouleng, un moulin à vent a été entièrement décoiffé et a vu ses ailes emporter par le vent.
Ce qu’il y a de curieux, c’est que toutes les maisons atteintes se trouvent dans un petit espace et que le reste du village a été épargné. » (Le Journal de Bruxelles – 15/12/1891)
« Hier à midi, une trombe s’est déchainée sur la commune de Brugelette. Pendant que le tonnerre grondait, faisant de grands dégâts, plusieurs toits ont été emportés ; les pannes et les carreaux brisés sont innombrables. L’orphelinat a été particulièrement éprouvé ; c’est par milliers que les pannes ont été emportées ; des châssis entiers ont été brisés et de gros arbres, déracinés. » (Le Courrier de l’Escaut – 16/12/1891)
« Les dégâts sont considérables à Goudrinies [à lire Gondregnies] ; des arbres ont été déracinés ; un passant a été atteint à la tête par la chute d’une cheminée.
Dans la propriété de M.Yumont, à Gages, la tempête n’a rien épargné : tuiles, cheminées, portes, fenêtres : tout à été enlevé par le vent. Une remise aurait été démolie entièrement et un cheval aurait été écrasé.
Une vrai trombe s’est déchaînée également sur les hameaux de Bolignies, Le Pavé et les Carmes. Sur la grand’route, un homme a été atteint à la tête par la chute d’une grosse branche d’arbre. » (La Réforme – 16/12/1891).
La tour de l’église d’Alsemberg (Brabant Flamand) a été détruite par le vent une trentaine de kilomètres plus loin, sur la trajectoire du même orage. En outre, de gros dégâts sont aussi observés dans la région de Verviers, en province de Liège. Il n’est pas impossible que ces dommages soient l’œuvre d’une autre tornade.
Voici une description des dégâts dans la région de Verviers :
« La tourmente de dimanche après-midi a causé des dégâts assez importants dans les environs de Verviers. À Grand’Ry-Wegnez et à Drolenval, une douzaine d’arbres ont été déracinés et renversés. À la brasserie de la Croix-Rouge, une cheminée a été abattue et dix-huit cents tuiles ont été enlevées. Des tonneaux rangés en pile ont été précipités à bas du remblai.
À Lambermont, sur la route de Wegnez, dans la propriété de Mme Veuve Renier, le vent a arraché complètement la toiture d’un petit bâtiment servant d’écurie avec fenil à l’étage. Le toit et le foin ont été transportés à une assez grande distance et les murs étaient lézardés comme après un incendie. » (La Réforme – 16/12/1891).