Le mois de mars 1897 a été très doux, surtout dans la seconde moitié du mois. Bien que des gelées ont été observées sur toute la Belgique, elles n’ont été intenses nulle part. Le mois a également été fort venteux. Les vents de SO et de S ont prédominé en mars et ils ont fréquemment soufflé en tempête.
C’était d’ailleurs le cas le 3 mars 1897 où on a enregistré des rafales de 90 km/h à Uccle (Bruxelles) et 104 km/h à Cointe (Liège). Cette grande agitation a eu pour cause une profonde dépression qui a traversé les îles Britanniques et la Mer du Nord le 3 mars, pour atteindre le sud de la Suède le 4 mars au matin.
Ces vents violents ont été marqués par des phénomènes orageux, peu intenses en général. Sauf localement, où de gros dégâts pouvant être attribués à une tornade ont été observés à Rosoux-Goyer, localité se situant entre les provinces de Liège et de Limbourg.
A. Lancaster :
« La tempête du 3 mars 1897 a occasionné de grands dégâts sur toute l’étendue du pays. Longue est la liste des bâtiments qu’elle a renversés ou fortement endommagés, des arbres qu’elle a brisés ou déracinés, etc. Nous nous bornerons à signaler les deux faits suivants : A Rosoux-Goyer, une toiture d’usine, de 200 mètres carrés de superficie, a été arrachée et les débris en ont été portés à un kilomètre plus loin ; une poutre en bois de 5m20 de longueur a été projetée à 350 mètres de l’usine et s’est enfoncée en terre à une profondeur de 1m50. »
« A Denderhauten, près d’Alost (province de Flandre Orientale), une aile de moulin, du poids de plus de 300 kilogrammes, a été lancée à 100 mètres de distance. »
Cette dernière description est trop brève pour confirmer le passage d’une tornade, bien que cela soit tout à fait possible.