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08/06/1915 – Orages violents

    L’anticyclone des Açores envoie une crête sur la majeure partie de l’Europe en date du 05 juin. À partir du 07 juin, la cellule continentale (sur l’Europe) se détache complètement de l’anticyclone maritime, tandis qu’une dépression, au large de l’Irlande, remonte très lentement vers le nord-est. Le 08 juin, la combinaison de ces deux centres d’action place notre pays dans de l’air très chaud pour la saison, avec des températures largement supérieures à 30°C presque partout.

    On relève ainsi par exemple au plus chaud de la journée 30,9°C à Ostende (province de Flandre Occidentale, 34,3°C à Uccle (Bruxelles) et 36,9°C à Hoogstraten (province d’Anvers).

    Cependant, un talweg issu de la dépression va former une ligne de convergence sur la France, qui remonte lentement. De très violents orages vont s’y former, notamment dans la province de Namur, avec des chutes de grêle. En outre, un enfant décède après que la foudre se soit abattue sur une école à Durnal.

    Orage passant à Namur le 8 juin 1915. Illustration : Frédéric Godefroid©BelgorageOrage passant à Namur le 8 juin 1915. Illustration : Frédéric Godefroid©Belgorage

    Dans la France de la guerre 14-18, sur la ligne de front entre les Français et les Allemands, on parle de cet orage dans un carnet de guerre.

    Voici un témoignage :

    « La matinée est calme. Le canon tonne très peu dans la matinée et, à midi, un formidable orage se déchaîne. La grêle est mêlée à l’eau et le tonnerre ne cesse de gronder pendant deux heures. La pluie tombe en avalanche. En un clin d’œil, nous avons de l’eau au genou, dans la tranchée. Malgré le mauvais temps, on redouble d’attention. Vers 2 heures, le temps se remet au beau.

    Le reste de la journée est calme, la soirée aussi. Vers 09 heures et demie du soir, le tonnerre gronde à nouveau et l’orage se déchaîne aussi fort que dans la journée. La tranchée est à moitié pleine en un clin d’œil. La nuit est très mouvementée, en raison du temps et de la surveillance qu’il faut doubler.

    Auteur du témoignage : Alfred Pistre (carnet présenté par Sylvette Pistre, sa petite-fille)