Le 1er juin 1927, une tornade s’est produite à Laeken, en agglomération bruxelloise. Elle a abattu de nombreux arbres et endommagé des toitures. De plus, trois autres tornades se sont abattues sur la Belgique ce-jour là. Elle sont encore à l’étude, et un dossier sera prochainement publié sur cet évènement.
Cette tornade, en fait, appartenait à un épisode tornadique majeur qui a touché l’Europe de l’ouest. Entre autres, une tornade de niveau F4 s’est abattue sur le nord de l’Allemagne et on parlait à l’époque de « vaches qui volaient dans les airs ».
Mais ce sont les Pays-Bas, eux-mêmes victimes de puissantes tornades, comme à Neede (près d’Enschede), qui nous fournissent le plus de détails sur les conditions météorologiques qui ont régné ce jour-là sur nos régions. Les Hollandais parlent du « cyclone de Neede », en fait une tornade qui, au vu des énormes dévastations, a également été répertoriée après coup comme une F4.
Passage de la tornade du 1er juin 1927 au-dessus de la région bruxelloise. Illustration : Frédéric Godefroid ©Belgorage
Voici la traduction d’un commentaire hollandais concernant la situation atmosphérique :
« Après quelques jours de temps relativement frais à la fin du mois de mai 1927, le temps s’est progressivement réchauffé au moment du changement du mois de mai vers juin. Le jour fatal, les thermomètres ont indiqué des valeurs de 23 à 26°C sur le centre, l’est et le sud des Pays-Bas. À l’ouest et au nord du pays, le mercure n’atteignait même pas les 20°C. Sur les cartes météorologiques, une dépression issue de la France se déplaçait vers le nord. Sur la base des données disponibles à l’époque, rien de très dangereux n’était à signaler. Ce qui n’était guère connu à ce moment-là, c’était la puissance des vents dans les hautes couches de l’atmosphère. Il semble d’ailleurs que même les services météorologiques n’étaient pas très au courant de cela.
Pourtant dans les comptes rendus qui ont été rédigés sur la catastrophe, on retrouve un rapport de l’Allemagne qui signale qu’un avion de type Junkers, effectuant un vol entre Aix-La-Chapelle et Elsten, a battu un record de vitesse. […]
On peut donc en déduire que les vents ont soufflé très fort en altitude. […] Comme avant le passage de dépression, le vent soufflait d’est dans les basses couches, nous savons aujourd’hui qu’un cisaillement important des vents s’est produit à ce moment-là, une condition importante pour la formation d’une tornade »
Il reste à noter qu’à Bruxelles, la température maximale n’a guère dépassé les 20°C. Nous nous trouvions donc du côté frais de la dépression. Il n’est donc pas exclu que ce paramètre, en dépit de la forte dynamique de l’atmosphère, ait limité « la casse » dans notre pays. En outre, la tornade de Laeken n’a même pas pu être détectée par l’instrumentation à Uccle.
Source du commentaire : Site internet « Weerstation Herman »