Une très violente zone orageuse traverse la Belgique ce 17 juin 1966.
Voici un témoignage de l’évènement :
« Un véritable ouragan – dit-on – s’est mis à souffler sur une zone que l’on peut délimiter approximativement comme partant d’Erquelinnes, en passant par la région du Centre, le Namurois, le Brabant wallon et la région bruxelloise, du moins en ce qui concerne sa traversée en territoire belge. Il a laissé, à part de nombreux dégâts, de nombreux souvenirs dans les mémoires. Que faire ? Que dire devant les éléments déchaînés ? »
Certains témoignages font même penser à une tornade, mais celui ci-dessous fait plutôt allusion à des rafales descendantes :
« Le ciel s’est soudainement obscurci et les grêlons sont tombés sous les coups de tonnerre. Tout fut détruit en quelques minutes, peut-être 3 ou 5. Vitres, toits, arbres et cultures rien n’y a échappé. Dehors, les fils électriques brisés jonchaient le sol, parmi les amas de grêlons, les branchages et divers débris étaient présents sur le sol. Une anecdote : des voisins n’ont jamais retrouvé leur canari installé dans la véranda, envolée, elle aussi ! C’était l’apocalypse ! »
En tous cas, en ce jour, le temps a évolué avec une rapidité surprenante. Le matin, on observe encore du brouillard un peu partout, alors que des altocumulus floccus et castellanus, témoignant d’une forte instabilité en altitude, sont visibles là où le brouillard se dissipe un peu. La température est douce, avec près de 18°C (ce qui est beaucoup par temps de brouillard).
Ensuite, le brouillard se transforme rapidement en stratus fractus, puis en cumulus qui se mettent aussitôt à bourgeonner. Avec 23°C ou 24°C, il commence à faire particulièrement lourd. En effet, dans cette atmosphère humide, il ne faut pas beaucoup pour passer de la stabilité à l’instabilité. Et à Ostende, à 10 heures, on observe déjà un orage violent appartenant à une ligne orageuse qui va rapidement traverser le pays et se trouver, à 13 heures, déjà sur l’est du pays. Cela signifie que les orages passent sur la plupart des régions en fin de matinée (ce qui rejoint d’ailleurs les dires des témoignages).
Leur violence, par endroit, est inouïe, avec des rafales extrêmes mais, généralement, (relativement) peu de précipitations. Puis, il refait beau presque aussi vite, avec des altocumulus et des cirrus spissatus. Mais l’instabilité demeure, la température remonte à 23°C et les cumulus se reforment et évoluent parfois en cumulonimbus qui redonnent d’autres orages encore, heureusement, moins violents.
Ce comportement des températures montre bien que les orages n’ont pas éclaté sur le front froid mais dans le cadre d’une ligne de convergence pré-frontale avec un vent d’est à l’avant et un vent d’ouest-sud-ouest à l’arrière. Le front froid ne passera d’ailleurs que le lendemain avec une forte baisse de la température et des pluies abondantes mais des manifestations orageuses bien plus discrètes.