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17/08/1977 – Fortes précipitations à l’échelon local

    Le 17 août 1977 est une journée particulièrement maussade au sein d’un été qui, dans son ensemble, se définit comme l’antithèse de l’été chaud et sec de l’année d’avant. Le déficit en insolation est d’ailleurs très marqué durant cet été 1977 mais les jours d’orages sont proches de la normale. En outre, ces derniers ont été anormalement élevés lors de l’hiver précédent.

    Photographie de Bruxelles illustrant le temps maussade que la Belgique a connu durant l'été 1977. Crédit photo : Steve Guess - 17 août 1977L’été 1977 dans sa grisaille caractéristique. Crédit photo : Steve Guess

    La journée commence dans la grisaille et la brume, avec des pluies faibles et intermittentes tout au long de la journée et une visibilité qui ne s’améliore que peu. Les éclaircies sont rares et concernent surtout l’est du pays. Ça n’empêche cependant pas l’humidité et la fraîcheur de régner en maître sur le pays, avec des maxima qui ne dépassent généralement pas 18 à 20°C en plaine et 16 à 18°C sur les hauteurs.

    Dans pareil contexte, il est assez surprenant d’entendre soudain le tonnerre. Il s’agit de cumulonimbus enclavés dans la masse de nimbostratus, et on n’observe qu’une pluie devenant soudain plus forte le soir. On ne peut donc être que saisi lorsque la foudre s’en mêle aussi.

    Les orages ne changent rien à l’ambiance du jour. Le vent ne se lève pas et les températures ne bougent même pas, ou à peine. Tout juste quelques vagues éclaircies, parfois, après les orages, avec quelques minutes de soleil.

    La nuit qui suit reste très humide avec des températures qui ne bougent toujours que très peu. Aux petites heures, des orages éclatent à nouveau dans le nord-est du pays et, dans une moindre mesure, dans le centre aussi. Ces orages sont parfois d’une grande longévité et déversent localement de très fortes précipitations.

    Comme les relevés se font du 17/08 à 8h au 18/08 à 8h (avec le 17/08 comme date), ces précipitations sont encore enregistrées sur la date du 17 août.

    Les totaux (pluies fines + orage du soir + orage du matin suivant) s’élèvent à 97,1 mm à Genk et 78 mm à Geel. À Kleine Brogel, on mesure encore 27 mm.

    Ainsi, localement des inondations sont observées, comme à Jodoigne, en province du Brabant Wallon. Voici une description de l’évènement dans le journal Vers l’Avenir : « Pendant toute la nuit du 17 au 18 août 1977, des torrents de pluie s’abattirent sur la région de Jodoigne. Le lendemain matin, les rues contenaient 1 m 20 d’eau. Les terrains le long de l’avenue des Commandants Borlée étaient gorgés d’eau.

    Le carrefour du Cheval Blanc et la rue du Bosquet étaient envahis. Les citernes, frigo et congélateurs étaient principalement endommagés…Zétrud-Lumay, Piétrain et Saint-Rmy-Geest ont également été endommagés. A Herbais, un hameau de Piétrain, un lac artificiel de 4 hectares s’est formé. « Même en 43, on avait jamais vu ça », racontaient des anciens…

    La décrue à Jodoigne, en province du Brabant Wallon, le 18 août 1977. Crédit : Vers l'AvenirLa décrue à Jodoigne, en province du Brabant Wallon, le 18 août 1977. Crédit : Vers l’Avenir

    Mais les dégâts étaient surtout concentrés dans la ville, spécialement dans la rue du Bosquet, où une habitation s’est fissurée. Mme Courtoy, bourgmestre de Jodoigne, circulait en barque. Les stock du libraire, d’un photographe et d’autres commerçants étaient totalement détruits. Les dégâts se chiffrent à 25 millions, les destructions touchent plutôt les habitations et bon nombre d’automobiles.«