Par une journée de février humide, venteuse et assez froide, une tornade ( classée F2) est observée à Horpmaal, en province de Limbourg (entre Waremme, Saint-Trond et Tongres).
Une dépression près des côtes norvégiennes nous envoie des courants polaires maritimes à l’arrière d’un front froid où se forment régulièrement des lignes d’averses. Ces courants restent fort actifs tout au long de la journée et tendent à prendre un caractère polaire de plus en plus direct.
Avec des températures maximales proches de 5°C, on note quelques éclaircies mais surtout de nombreuses averses qui prennent parfois un caractère hivernal et qui sont régulièrement accompagnées de coups de tonnerre, surtout l’après-midi et le soir. Le ciel est typiquement celui d’une traîne avec cumulus, cumulonimbus et aussi pas mal de stratocumulus entre les averses. En altitude, on voit des cirrus épais en provenance des enclumes de cumulonimbus. Quelques bancs d’altocumulus sont également observés. En Campine, les averses sont plus hivernales et la neige finira même par accrocher au sol dans la nuit du 22 au 23. Le vent est fort avec des rafales jusqu’à 76 km/h à Zaventem et 68 km/h à Kleine Brogel.
Aux environs de 19 h 45, une averse orageuse dégénère en tornade à Heers et provoque de sérieux dégâts à plusieurs maisons. Des témoins, par ailleurs, ont pu observer les mouvements tournants de l’air. Des écarts de température extrêmement importants sont par ailleurs mesurés entre l’air à la surface et l’air en altitude. Au sondage de minuit (nuit du 22 au 23), on relève à Uccle 3°C au niveau du sol, –6°C au niveau 850 hPa (à seulement 1 340 mètres) et –38°C au niveau 500 hPa (5 250 mètres). Si l’on tient compte que la température de l’eau de la Mer du Nord, lieu de naissance des averses, est de 6°C, on devine facilement à quel point l’air est instable.
La formation d’une tornade, dans une telle traîne active, n’est donc pas vraiment étonnante.