À l’aube de l’été le plus chaud de tous les temps sur notre pays et sur une grande partie de l’Europe, nous avons d’abord affaire à un épisode très instable et orageux, au sein d’une période déjà fort chaude pour la saison.
Après le passage d’un front froid deux jours plus tôt, le 8 juin, précédé d’une ligne de convergence qui se manifeste déjà par une très forte instabilité (shelf cloud, whale’s mouth), on assiste dans un premier temps au développement rapide d’un anticyclone, en partie d’origine thermique, nous offrant le 9 juin une belle journée ensoleillée et modérément fraîche, avec quelques cumulus humilis et des voiles de cirrus, devenant plus nombreux en fin de journée. Mais dès le 10 juin, les vents de sud-ouest, soutenus par un puissant courant en altitude, nous ramènent de l’air chaud et humide, avec à nouveau une très forte instabilité dans le cadre d’une ligne de convergence.
En matinée, le ciel est d’abord très voilé avec des cirrus denses et quelques bancs d’altocumulus dont certains bourgeonnent pour former des castellanus. En-dessous, des nuages à la limite du cumulus et du stratocumulus se forment occasionnellement. L’après-midi, ils « s’aplatissent » progressivement pour donner des cumulus humilis, toujours accompagnés de stratocumulus, tandis que d’importantes nappes d’altocumulus épais, parfois accompagnés d’altostratus, couvrent la quasi-totalité du ciel et distillent de petites pluies.
Tout cela fait plutôt penser à un épisode orageux qui va « rater » mais des bourgeonnements de type castellanus restent visibles et indiquent que l’instabilité est toujours présente dans les moyennes couches. Juste les basses couches se stabilisent temporairement en raison d’une insolation toujours plus faible, finissant même par devenir nulle. Cela se remarque bien, d’ailleurs, dans l’évolution des températures, avec des valeurs de 24, voire 25°C vers 13 heures, puis de 21 ou 22°C seulement vers 16 heures (valeurs mesurées en Ardenne, aux environs de 500 mètres d’altitude).
Cela n’empêchera pas à de violents orages d’éclater vers 17 heures à Saint-Hubert, en raison de la ligne de convergence mentionnée ci-dessus, avec 25,0 mm de précipitations et des rafales jusqu’à 76 km/h. Ces orages toucheront Spa environ une heure plus tard, et intéresseront toute la partie sud du pays, avec 32,0 mm à Libramont, 27,4 mm à Givry et 24,6 mm à Nadrin. Des dégâts provoqués par le vent ou l’abondance des précipitations seront d’ailleurs signalés ce jour-là ainsi que de la grêle. Mais la région la plus touchée sera sans nul doute Bertogne, située entre Bastogne et La Roche-en-Ardenne, en raison du passage d’une tornade !
Voici un extrait d’un du journal « La Libre » :
« Une bonne vingtaine de toitures sont abîmées et une toiture s’est complètement envolée dans une exploitation agricole de Bethomont. Les dégâts forestiers sont eux aussi très importants ».
Pour plus d’informations, voici deux liens médiatiques :