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28-29/06/2005 – Orages diluviens

    En de nombreux endroits de la Belgique, le mois de juin 2005 s’est caractérisé par un très important déficit pluviométrique. Ainsi, le 28 juin 2005, certaines stations n’ont encore, à leur actif, que quelques millimètres de pluie. De plus, après un début parfois assez frais, la seconde quinzaine du mois est marquée par une vague de chaleur certes non-exceptionnelle (quatre jours « seulement » à plus de 30°C à Uccle), mais contribuant à l’assèchement. Les 29 et 30 juin corrigent cependant cette anomalie, à la faveur d’orages parfois violents et au déplacement lent, amenant de très grandes quantités de précipitations en peu de temps.

    En soirée du 28 juin 2005, un front chaud traverse nos régions du sud au nord, associé à une dépression à l’ouest de la Bretagne. Ce front est rapidement suivi par une ligne de convergence dont l’ampleur est vraisemblablement renforcée par la présence d’un petit noyau anticyclonique sur la mer du Nord. C’est sur cette convergence, dans l’air chaud et instable, qu’une première salve orageuse prend naissance en fin de soirée sur le nord de la France, avant de progresser sur nos régions les heures suivantes. À son avant, on observe également l’éclosion de cellules orageuses directement sur le centre du pays. L’activité électrique de ces orages est parfois forte (avec une activité foudre très développée, comme dans le Namurois ou à l’est de Bruxelles), et surtout des précipitations intenses sont observées en de nombreux endroits.

    Le 29 juin 2005, en début d’après-midi, la perturbation s’est occluse sur nos régions, tandis que nous restons au point triple de celle-ci, soit la jonction entre front chaud, front froid et front occlus. Un petit centre dépressionnaire assez mal dessiné stationne sur le pays, tandis que la montée diurne des températures rend l’atmosphère très instable. Les basses couches sont de plus chargée en humidité des orages de la nuit. Très rapidement, de nombreuses cellules se développent. Dans un premier temps, on observe trois foyers extrêmement actifs entre Bruxelles et la province de Liège (l’un ou l’autre ayant pu adopter un comportement supercellulaire), tandis qu’un autre tout aussi actif remonte la Haute Sambre en direction de Charleroi en province de Hainaut. Les orages tendent à se multiplier un peu partout, et l’absence de flux empêche ceux-ci de se déplacer véritablement. Des pluies très abondantes concernent alors certaines localités pendant plusieurs dizaines de minutes, donnant ainsi des inondations un peu partout. Les orages ne prennent fin qu’en début de soirée.

    Les relevés pluviométriques sur 24 heures sont par endroits impressionnants, avec 93 mm à Quévy-le-Petit (province de Hainaut), 87 mm à Amblève et 81 mm à Spa (province de Liège), 72 mm à Solre-sur-Sambre et à Gosselies (province de Hainaut) et 70 mm à Dendermonde (province de Flandre-orientale). On note qu’on a observé des grêlons de 4 à 6 cm en certains points des provinces de Hainaut, de Brabant flamand et de Flandre-orientale. Une rafale de 108 km/h a de plus été mesurée à Beauvechain (province de Brabant wallon).