Un large secteur chaud affecte le temps sur nos régions, avec des températures proches de 20°C, en dépit de l’absence quasi complète de soleil. En effet, en région bruxelloise, le ciel est généralement très nuageux avec une quantité variable de stratocumulus doublés de quelques cumulus, tandis que les bancs d’altocumulus, aux altitudes moyennes, sont nombreux. Dans les rares éclaircies, les cirrus présents dans les hautes couches deviennent également visibles.
Le soir, les différentes couches nuageuses s’épaississent pour former un nimbostratus donnant une pluie continue assez forte. Mais à l’intérieur se développent aussi des cumulonimbus responsables d’orages et d’averses particulièrement fortes, avec 44 mm à Zaventem et 45 mm à Uccle rien que pour la soirée. Pour cette dernière station, le total pluviométrique sur 24 heures s’élèvera à 61,8 mm, ce qui est l’une des plus hautes valeurs jamais observées à cette station.
La situation atmosphérique, en outre, mérite que l’on s’y arrête un peu. Une tempête tropicale du nom de « Grace » s’est formée à un endroit tout à fait inhabituel, au large du Portugal, avant de remonter jusqu’aux abords de l’Irlande et d’être reprise dans la circulation générale. Elle aura plus que probablement pesé dans la balance avec un apport supplémentaire d’air chaud et humide dans les basses couches atmosphériques.
Cette remontée d’air chaud a fait d’ailleurs remonter le thermomètres jusqu’à des valeurs proches de 30°C dans l’est de la France (29,5°C à Mulhouse), et encore jusqu’à 23°C à Luxembourg, où le temps a été bien meilleur qu’à Bruxelles en journée, avec un ciel juste voilé de cirrus épais, accompagné de quelques altocumulus.
Les orages se sont en fait présentés en deux vagues, une première sous la forme d’une ligne de grains donnant vers 20 heures des pluies torrentielles sur le centre du pays (les 44 à 45 mm en région bruxelloise) et une seconde, plus virulente encore, se déplaçant très rapidement sur le sud et l’est de notre pays en y provoquant d’importantes rafales de vent. Il s’agit en fait d’un complexe orageux multicellulaire du type « écho en arc », c’est-à-dire une ligne orageuse en arc de cercle qui peut survivre pendant des heures. Cette ligne orageuse s’est en outre développée à l’avant d’un MCV (MCS circulaire possédant un mouvement rotatoire).
L’image satellite ci-dessous montre les deux systèmes orageux à 20h30, le premier sur le centre de la Belgique et provoquant les inondations, le second, encore en France, en route pour le sud du Royaume où il provoquera les fortes rafales génératrices de dégâts.
Image satellite de 20h30 le 7 octobre 2009 (source: Kachelmann Wetter).
Cet épisode remarquable a fait l’objet d’une étude détaillée dans un dossier. Nous vous invitons à le consulter en suivant le lien suivant : Retour sur les épisodes orageux violents du 7 octobre 2009 en Belgique.