Du 7 au 15 juillet 2010, nous avons vécu une période particulièrement intéressante du point de vue météorologique, avec plusieurs vagues orageuses ayant donné des phénomènes parfois très violents. Après une première forte vague de chaleur au début du mois, où la température est montée jusqu’à 33,9°C à Uccle et jusqu’à 37,3°C à Kleine Brogel en date du 02 juillet, le temps est redevenu très temporairement plus frais et faiblement perturbé, avant qu’un nouvel anticyclone ne reprenne position à l’est de nos régions, nous ramenant l’été dès le 07.
Dans un premier temps, l’air a été sec et chaud, mais dès le 9 en soirée, le temps tendait à devenir lourd, après une journée étouffante où la température a de nouveau dépassé 33°C en de nombreux endroits (jusqu’à 36,8°C à Kleine Brogel).
Le 10, alors que les pressions restaient élevées à l’est de nos régions, une dépression thermique, formée la veille au sud-ouest de la France, est remontée jusqu’au centre de la France le matin, puis a traversé notre pays en soirée avec la ligne de convergence qui lui est associée. À l’ouest de cette zone de convergence, le vent a tourné au nord-ouest dans les basses couches, tandis qu’en altitude, les courants de sud-sud-ouest continuaient à acheminer de l’air très chaud. Une légère courbure cyclonique y apparaissait en soirée.
Dans ce contexte de temps très lourd, une tornade a été observée le soir à Postel, près de Mol. En matinée, le ciel a encore été serein à peu nuageux, avec juste quelques cirrus et quelques altocumulus, parfois aussi des cirrocumulus. À partir de midi, des cumulus humilis ont commencé à se développer.
Crédit photo : Robert Vilmos
L’après-midi, le ciel est rapidement devenu nuageux à très nuageux avec d’importants bancs d’altocumulus translucidus, ainsi que des altocumulus lenticularis, floccus et castellanus. En-dessous, on notait encore quelques cumulus le plus souvent humilis, mais dont certains tendaient à bourgeonner un peu. Leur base était fort élevée, autour de 2 000 mètres. Temporairement, on observait aussi des stratocumulus assez épais.
Plus tard dans l’après-midi, un altostratus s’est glissé au-dessus des altocumulus castellanus, tandis que des cumulus, toujours assez isolés, atteignaient le stade congestus. Quelques coins du ciel fort sombre faisaient deviner la formation de cumulonimbus.
Les températures étaient fort élevées, avec 32 à 33°C (voire 36°C en Campine) en début d’après-midi, avant une petite baisse jusqu’à 30 à 31°C quand les nuages étaient épais. Mais dès la moindre éclaircie, les températures remontaient.
Le soir, le temps est devenu parfaitement orageux, avec des températures gravitant encore autour des 27-28°C avant la venue des orages proprement dits. À ce moment, on observait de nombreux altocumulus dans un ciel souvent chaotique, ainsi que des stratocumulus et encore des bourgeonnements cumuliformes, avant l’arrivée des cumulonimbus parfois accompagnés d’arcus (shelf cloud). Les orages ont été souvent violents et parfois accompagnés de grêle.
C’est l’une des rares tornades, au cours des dernières années, qui ait suivi un schéma typiquement estival, avec forte instabilité liée au réchauffement thermique et cisaillement des vents lié au passage d’une ligne de convergence née au sein d’une dépression purement thermique formée sur la France et remontant sur nos régions. C’est très probablement ce cisaillement qui a été le moteur principal de la supercellule qui s’est formée à l’avant du MCS.