Une dizaine de jours après les inondations catastrophiques ayant touché la Wallonie et l’Allemagne, de nouveaux débordements se produisent, mais sont, cette fois, le fait d’orages intenses. Ils prennent une tournure spectaculaire à Dinant et à Namur où un même orage multicellulaire déverse des pluies diluviennes en suivant grosso modo la vallée de la Haute Meuse. Il tombe par endroits plus de 60 mm de précipitations en moins de deux heures et, sur la journée, les cotes sont parfois remarquables: 83 mm à Vedrin (Namur), 66 mm à Daussoulx (Namur), 53 mm à Evrehailles (Yvoir), 52 mm à Profondeville…
À Bouvignes-sur-Meuse (Dinant), sans doute l’épicentre de la catastrophe du jour, un monstrueux torrent dévale les rues de la localité et emporte des voitures et des débris par dizaines. À Namur, plusieurs quartiers jusqu’au centre-ville sont concernés par des débordements, mais c’est le secteur de Bomel qui écope le plus, à la suite de la saturation du Houyoux, souterrain à cet endroit.
Orage diluvien sévissant vers la région namuroise, observé depuis ses abords à Boninne.
Par la suite, les cellules orageuses gagnent le Brabant wallon où quelques inondations sont encore perpétrées, notamment à Chaumont-Gistoux, Walhain et Incourt.
Ces orages se développent dans une atmosphère moite, conséquence d’un mois de juillet extrêmement pluvieux (à Uccle, c’est le septième mois de l’année le plus pluvieux depuis 1980) et qui, doublée d’une chaleur modérée mais bien présente, se charge rapidement en énergie potentielle disponible pour la convection (CAPE pour l’acronyme en anglais). Toutefois, dans les basses et moyennes couches, cette même atmosphère est assez peu dynamique, avec pour effet un déplacement lent voire une quasi-immobilité des cellules orageuses. Cela explique pourquoi, sur des distances parfois peu importantes, certaines localités sont épargnées tandis qu’à quelques kilomètres de là, c’est le déluge, une nouvelle fois.