Durant la journée du 14 juillet 2010, de violents orages se sont abattus sur notre pays en causant de nombreux dégâts. Les provinces de Namur, du Hainaut, du Brabant Wallon, du Limbourg et de Liège ont été particulièrement touchées. On ne compte plus les arbres cassés ou arrachés, les toitures endommagées ou les routes inondées. Malheureusement, plusieurs personnes ont également été blessées. De plus, de puissantes rafales descendantes ont touchés certaines localités, les régions de Ciney (province de Namur) et de Jodoigne (province du Brabant Wallon) ont été fortement impactées. Ainsi le clocher de la collégiale de Ciney s’est écroulé et le hall sportif de Jodoigne s’est éffondré, faisant 8 blessés. Les plus fortes rafales de vent mesurées sont : Elsenborn avec 137 km/h, Florennes avec 130 km/h et Jodoigne avec 127 Km/h. Mais il est fort probable que les rafales les plus intenses sont passées à côté des stations de mesures. Par exemple à Ciney la vitesse du vent est estimée à plus de 180 Km/h.
Les dégâts causés par ces orages sont tellement nombreux qu’il est presque impossible de tous les énumérés. Voici quelques liens pour ceux ou celles qui souhaitent avoir d’avantages d’informations :
- Violents orages en Belgique (vidéo)
- Les orages font de gros dégâts
- Les dégâts des orages par région
- Orages : bilan par région
Un dossier a été réalisé par notre collectif sur la rafale descendante de Ciney.
Pour comprendre comment ces orages violents ont pu se produire, nous allons reprendre sommairement la situation météorologique qui prévalait ce jour-là. Tout d’abord, il est important de souligner que les prévisionnistes avaient, dans l’ensemble, bien prévu le risque orageux. Le collectif Belgorage avait émis un niveau rouge pour risque d’orages violents pouvant s’accompagner de violentes rafales de vent, de fortes précipitations et d’un fort risque de chutes de grêle.
Les sites spécialisés tels que Keraunos ou Estofex avaient également émis des prévisions alarmistes. De même, les sites généralistes tels que l’IRM ou MétéoBelgique n’ont pas été en reste en sortant des niveaux d’alertes orange pour le premier et rouge pour le second. La cause principale de cette dégradation fut la présence d’un profond thalweg d’altitude sur les Îles Britanniques évoluant en goutte froide. Une telle situation amène un air très froid et sec en altitude.
En surface, notre pays était soumis à une situation dite de marais barométrique à tendance dépressionnaire. En clair, une masse d’air chaude et humide recouvrait nos régions tandis qu’un front froid très actif associé à une dépression située sur l’Irlande, approchait par le sud-ouest s’accompagnant d’air plus froid dans les différentes couches atmosphériques. Dans ce genre de situation, l’air froid soulève l’air plus chaud qui se trouve devant lui et permet le déclenchement de la convection. Cela se traduit par le développement de nuages convectifs évoluant rapidement en nuages orageux. La présence d’un fort dynamisme d’altitude associé au passage du thalweg et le creusement d’une dépression de surface sur nos régions avaient également permis aux orages de s’organiser en un système convectif de méso-échelle (MCS).
Un système convectif de méso-échelle est une classification d’orages multicellulaires évoluant en une ligne orageuse virulente. Ce type de système se reconnaissant visuellement sur les images satellites par une sorte de grosse boule blanche recouvrant une très grande superficie. Mais un MCS peut également ressembler à une sorte d’écharpe blanchâtre, comme ce fut le cas ce 14 juillet 2010.