La masse d’air d’origine continentale qui recouvre notre pays depuis plusieurs jours laisse progressivement place à l’arrivée d’air plus chaud d’origine subtropicale continentale, ce qui a favorisé une présence plus importante de l’instabilité que les jours précédents. Malgré une masse d’air restée somme toute assez sèche dans son ensemble, quelques cellules ont réussi à se développer à l’aide de zones de convergences anarchiques d’où la rareté des orages ayant sévi durant cette journée.
Fortes précipitations ayant sévi durant la soirée du 22 juillet 2013.
Source : Buienradar
Seulement, avec une forte instabilité (plus de 2000 J/kg de MUCAPE) alliées à certains facteurs tel un déplacement lent, les quelques orages de masse d’air qui se sont formés sur le pays étaient potentiellement capables de produire d’importantes précipitations pouvant générer des inondations significatives par endroit comme ce fut notamment le cas dans la ville de Liège où des dégâts des eaux et du vent ont été perpétrés (voir lien suivant: RTBF). En effet, pendant plus d’une heure, des précipitations intenses se sont manifestées sous une cellule dont les caractéristiques font songer à un orage monocellulaire à pulsation.
Activité électrique présente durant la soirée du 22 juillet 2013.
Source : Blids
Le caractère stationnaire de cet orage et sa présence dans une région partiellement urbanisée a renforcé le risque d’inondations pouvant être importantes. Cette région a donc fait face à une situation qui ressemble à celle qu’a connue la ville de Visée, le 20 juin 2013. Tout comme la cellule de Visée d’ailleurs, cet orage n’est pas extraordinaire en soi car il fait partie des orages dits « de chaleur » (cumulonimbus classique de masse d’air chaud) qui peuvent générer de très fortes précipitations localisées pendant un laps de temps. Seulement, celui-ci a bénéficié d’une évolution en orage à pulsation provenant de la présence d’une instabilité suffisante.
Ce genre d’orage garde les caractéristiques d’un orage monocellulaire classique sauf que les phénomènes engendrés peuvent être plus intenses et durer plus longtemps ce qui semble avoir été le cas ici avec une durée de vie approchant une heure pour les fortes précipitations. On note d’ailleurs la survenue de fortes rafales de vent et d’une activité électrique notoire, caractérisant la vigueur des courants ascendants et descendants qui ont été mis en jeu.
Enfin, le rechassement de l’air chaud par ces précipitations intenses a produit la création d’autres cellules orageuses dont une qui s’est bien développée dans le Pays de Herve. Les autres se sont situées à l’est de l’E25 vers la région de Spa mais ont été bien moins intenses. Ailleurs dans le pays, on a noté la présence de cellules vers le nord-est de la province de Luxembourg et d’autres près de la frontière française dans le département des Ardennes.