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20/09/2014 – Orages stationnaires

    Durant la soirée du samedi 20 septembre 2014, des orages se sont développés le long d’une ligne de convergence longeant le Condroz, de sorte que ceux-ci se sont déployés depuis le département du Nord, en France, jusqu’à la frontière belgo-allemande. Cette ligne de convergence séparait de l’air plus chaud et sec d’un air plus maritime descendant de mer du Nord. L’ensemble a ensuite été balayé par une convergence préfrontale plus classique et porteuse d’un deuxième ensemble orageux constitué sur le nord de la France.

    La particularité de ces cellules fut sans aucun doute leur nature stationnaire. En effet, la dynamique d’altitude ayant été peu marquée, le flux directeur des premier orages condrusiens orages était très faible. Ainsi, notre équipe de traqueurs d’orages a pu observer sans difficulté un système multicellulaire proche de la région de Ciney pendant près de trois heures ce qui est remarquable depuis un même point d’observation.

    Coup de foudre se présentant à l`avant d`un système orageux multicellulaire dans la région de Ciney, le 20 septembre 2014. Crédit photo : Samina VerhoevenCoup de foudre se présentant à l`avant d’un système orageux multicellulaire
    dans la région de Ciney, le 20 septembre 2014.

    Bien entendu, ces orages ont causé des inondations parfois spectaculaires là où ils ont sévi, cela provenant directement de leur nature stationnaire. Ainsi, la région de Celles toute proche de Ciney a connu des inondations importantes faisant monter l’eau jusqu’à un mètre parfois. D’autres lieux ont été touchés par ces orages comme ce fut le cas pour Charleroi en province de Hainaut ou encore Durbuy en province de Luxembourg. Le point commun à toutes ces régions consiste en leur encaissement vis-à-vis de leur environnement direct, ce qui peut expliquer en grande partie les inondations qu’elles ont connues.

    Radar de précipitations vers 19h15, le 20 septembre 2014. Source : BuienradarRadar de précipitations vers 19h15, le 20 septembre 2014.
    Source : Buienradar

    Pour poursuivre avec les principaux phénomènes engendrés par ces cellules, nous mettons un point d’honneur sur l’activité électrique que ces orages ont développé dans le sens que l’on pouvait observer une fréquence allant de 1 à 3 secondes entre la plupart des éclairs de toute nature, cela sur une durée de plus d’une heure et demi. Cette forte activité électrique se rencontre plus habituellement à la fin du printemps et en été dans nos régions, et est donc particulièrement remarquable pour une seconde moitié de septembre.

    Coup de foudre descendant négatif frappant la région de Ciney, le 20 septembre 2014. Crédit photo : Samina VerhoevenCoup de foudre descendant négatif frappant la région de Ciney, le 20 septembre 2014.
    Activité électrique nuage-sol entre 19h00 et 21h00, le 20 septembre 2014. Source : BlidsActivité électrique nuage-sol entre 19h00 et 21h00, le 20 septembre 2014.
    Source : Blids

    Sinon, concernant les précipitations, celles-ci furent essentiellement composées de pluie mais aussi de grêle parfois avec des grêlons atteignant sporadiquement le centimètre, ce qui démontrait tout de même le potentiel que possédait ces cellules en ce 20 septembre 2014. Les relevés pluviométriques sur le réseau officiel sont localement significatifs, avec 38 mm à Dourbes (province de Namur) et 46 mm à Elsenborn (province de Liège). Sur le réseau du Service Public de Wallonie, on note un remarquable 64 mm à Ciney (province de Namur) et 40 mm à Boussu-en-Fagne (province de Namur).

    En conséquence de vivacité de ces orages, ceux-ci ont fait parler d’eux surtout pour les inondations qu’ils ont provoqué. Nous avons dès lors effectué une sélection de plusieurs reportages émanant de RTL-TVI et RTBF ainsi que de quelques coupures de presse provenant des journaux sur Internet :

    A noter que cette offensive du 20 septembre fut précédée, les 18 et 19, d’autres orages modérés parfois assez électriques,

    Cet épisode est le dernier important d’une saison 2014 remarquable par la nature souvent violente des offensives orageuses observées chez nous. Par ailleurs, il démontre que de forts orages sont encore possibles au début de l’automne climatologique et qu’ils peuvent présenter une activité électrique et pluviométrique digne de leurs homologues estivaux.