02/08/2024 – Orages locaux

Le vendredi 2 août 2024, de nouveaux orages concernent la Belgique. Mais, contrairement à l’offensive de la veille, ces orages restent localisés. Cependant, au regard de leur comportement stationnaire, de nouvelles inondations sont observées. Toutefois, l’activité orageuse n’est pas comparable avec l’offensive sévère de la veille, ce qui limite les dégâts.

En effet, notre pays se retrouve dans des conditions proche d’un marais barométrique durant cette journée, entre deux systèmes dépressionnaires. Le premier, responsable de la dégradation du jour précédent, s’évacue sur l’Europe de l’est tandis que le second stagne au sud de l’Islande. Dans les basses couches, une forte humidité règne encore, avec une instabilité contenue. Ainsi, à la faveur de l’établissement d’une ligne de convergence sur nos régions en cours de journée, les développements convectifs se multiplient.

Analyse de surface du 2 août 2024 à 20h00. Source : KNMI

Déjà en début de matinée, des averses orageuses se forment sur la frontière franco-belge, pour concerner l’extrême sud de la province de Luxembourg, avec une activité anecdotique. Ensuite, en fin de matinée, l’Entre-Sambre-et-Meuse est également concernée par la formation de cumulonimbus. Rapidement, un axe orageux se développe pour s’étendre sur une ligne Cambrai-Philippeville-Bastogne, avec des foyers au comportement peu mobile et erratique. Par après, à partir de 15h00, l’axe se délite complètement et les cellules deviennent de plus en plus localisées et temporaires.

Ensuite, en fin d’après-midi et en début de soirée, d’autres développements convectifs apparaissent sur l’ouest du pays, notamment en province de Hainaut. Cette fois encore, certaines cellules peu mobiles engendrent des dégâts des eaux, surtout que les pluies se déversent sur des sols saturés en eau. Des inondations sont notamment observées à Brugelette, Attre et Rebaix, avec des coulées de boue qui paralysent le trafic ferroviaire autour de 19h00. En province de Flandre Occidentale, des voiries et des caves se retrouvent aussi sous eau à Markegem par exemple. On notera aussi une cellule isolée en province de Namur, qui provoque des inondations autour du village de Corenne.

À ce moment, un axe orageux orienté nord-sud se constitue grosso-modo le long de l’Escaut, en lien avec la ligne de convergence, mais il ne perdure pas dans le temps. En effet, il se déstructure en milieu de soirée. Seule une partie active se présente encore au sud de Bruxelles vers 21h30, pour toucher Waterloo une demi-heure plus tard, alors qu’une autre cellule isolée venait déjà d’y déverser son lot de précipitations. Dès lors, de nouvelles inondations y sont aussi observées.

Enfin, à partir de 22h30, les orages se dissipent. En outre, l’activité électrique en ce jour est restée faible. Ce sont essentiellement les fortes précipitations qui se sont démarquées, mais elles ont été très localisées. Par endroits, les estimations radars montrent que les cumuls ont pu atteindre 50 mm sur une heure. Cependant, parmi les données disponibles, aucune station officielle n’a relevé de quantités significatives. Mais sur les réseaux amateurs nous avons :

38,4 mm à Vierschaar (WunderMap, province de Flandre Occidentale)
35 mm à Moulbaix (privé, province de Hainaut)
33,8 mm à Oostrozebeke (WunderMap, province de Flandre Occidentale)
33,5 à Sint-Genesisus-Rode (WunderMap, province du Brabant Flamand)
32,8 mm à Olsene (BMCB, province de Flandre Orientale) et Lens (WunderMap, province de Hainaut)
31,7 mm à Waterloo (WunderMap, province du Brabant Wallon)

Definitioner

Marais barométrique

C’est une zone où la variation de pression est très peu marquée, même si celle-ci est un peu plus basse que les zones environnantes. En été, les situations dites de marais barométriques sont souvent favorables au développement d’orages.

Basses couches

En météorologie, les basses couches désignent communément une altitude située approximativement entre 100 et 1500 mètres. Ce terme est souvent utilisé lors des analyses météorologiques.

Instabilité

L’instabilité se produit lorsque la température d’une parcelle d’air soulevée est supérieure à celle de l'air environnant qu'elle rencontre en s'élevant. L’air étant alors plus chaud à l’intérieur de cette parcelle d’air que dans son environnement, elle va s’élever à la façon d’une montgolfière, via le principe d'Archimède. On rencontrera donc souvent des conditions d'instabilité quand de l'air en surface sera nettement plus chaud que l'air situé dans les couches supérieures, surtout si on note une rapide décroissance de la température avec l'altitude dans ces couches supérieures. L’instabilité désigne donc la proportion d’une parcelle d’air à se soulever.

Cumulonimbus

Nuage dense à extension verticale considérable en forme de montage ou de tour immense. Sa partie supérieure est presque toujours aplatie; celle-ci prend la forme d'une enclume ou d'un panache. Sous sa base, souvent très foncée, on retrouve fréquemment des nuages bas déchiquetés, soudés ou non avec elle ainsi que des précipitations. Les cumulonimbus peuvent également, dans certains cas, provoqués d’importants dégâts sur leurs passages.

Convergence

La convergence est une zone ou les flux d’air de différentes directions se rejoignent. Dans nos régions, on appelle souvent "ligne de convergence" une perturbation (liée à des courants convergents) qui se situe en dehors des perturbations frontales classiques (front chaud, front froid ou front occlus). Dans une situation idéale, on peut parler d'une ascendance provoquée par des vents contraires qui se rencontrent sans qu'il n'y ait de différence de température entre les deux masses d'air (par exemple, en été, air continental assez chaud et humide de nord-est rencontrant de l'air tropical maritime également assez chaud et humide). Ou alors, il peut même s'agir d'une convergence au sein d'une même masse d'air. En réalité, une ligne de convergence s'accompagne presque toujours de différences thermiques et on peut parler dans ce cas d'un mini-front.