Le dimanche 21 août 2011, de nombreux éléments étaient rassemblés pour favoriser la formation d’orages potentiellement sévères seulement, un paramètre supplémentaire, l’inhibition convective, est venu jouer les troubles fêtes pour les orages…
Depuis plusieurs jours, notre collectif suivait avec attention l’évolution des modèles pour le dimanche 21 août. La veille déjà, les modèles indiquaient une situation assez confuse mais de nombreux paramètres incitaient à la vigilance. Dans la nuit de samedi à dimanche, suite au passage d’une méso-dépression, des résidus orageux remontaient de France. Il devenait évident que ces résidus orageux atteindraient notre pays tôt dans la journée de dimanche.
Cependant, certains modèles météorologiques restaient favorables au développement d’une situation orageuse potentiellement marquée, que ce soit en matinée ou dans le courant de l’après-midi. De ce fait, notre collectif émettait dans sa prévision quotidienne parue sur le site aux environs de six heures, un risque d’orages pouvant être localement intenses et ce, pour une bonne partie centrale et orientale du pays.
Toutefois, la perturbation pluvio-orageuse qui atteignit notre pays en matinée s’avéra plus faible que prévue. Dans le courant de la journée, celle-ci s’évacua hors de nos frontières laissant sa place à des éclaircies de plus en plus larges. De ce fait, avec la hausse de la température en surface, une importante instabilité se développa.
Soleil partiellement masqué par des altocumulus.
Crédit photo : Samina Verhoeven
Malheureusement, en l’absence de forçages suffisamment vigoureux, une forte couche d’inversion parvient à inhiber toute formation orageuse. De ce fait, aucune évolution orageuse ne pût s’effectuer. Le radiosondage de Trappes montre bien la présence d’une couche d’inversion dans les basses couches de l’atmosphère et malgré les valeurs d’instabilité élevées, aucune évolution n’a pu s’effectuer.
Radiosondage de Trappe en France.
Source : University of Wyoming
Toutefois, en cours de soirée, l’inversion montra quelques signes de faiblesses et quelques cellules orageuses isolées sont parvenues à se développer sur l’est du pays.
Ensemble de cellules convectives se formant difficilement.
Crédit photo : Samina Verhoeven
Durant la formation de ces orages, on observait très clairement le combat qui s’exerçait entre la convection et l’inhibition, cette dernière finissant graduellement par l’emporter même si quelques cellules ont pu « vivre » l’espace d’un quart d’heure.