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02/08/2013 – Quand la mer génère les orages…

    Durant la journée du 02 août 2013, un potentiel orageux était susceptible de se manifester dans la région côtière. C’est surtout vers l’après-midi et le début de soirée qu’il était possible qu’une dégradation puisse toucher le littoral, seulement, c’est la Mer du Nord à elle seule qui fut le théâtre de développements d’orages.

    Coucher de soleil sur la Mer du Nord accompagné de nuages convectifs. Crédit photo : Samina VerhoevenCoucher de soleil sur la Mer du Nord accompagné de nuages convectifs.
    Crédit photo : Samina Verhoeven

    De prime abord, ce phénomène a l’air paradoxal car l’eau de la mer, au large, n’était qu’à 17-18°C durant cette période et l’air qui se trouve au-dessus possédait une température oscillant entre 18 et 20°C (données d’Euro-Platform, à quelques dizaines de kilomètres au large des côtes belges et des côtes néerlandaises). Normalement, l’instabilité devrait fortement diminuer, et pourtant c’est le contraire qui s’est passé.

    Une analyse plus approfondie permet cependant de comprendre. Au large des côtes, l’été chaud que nous connaissons actuellement n’a encore réussi que très partiellement à réchauffer les eaux de la Mer du Nord, encore froides du très long hiver. Et c’est une véritable cloche d’air frais qui s’est formée au-dessus de ces eaux, celle-ci débordant un peu sur les côtes (brise de mer) et dont la densité est très différente de celle de l’air chaud qui passe au-dessus. Il n’y a donc aucun échange, aucun mélange entre ces deux masses d’air, l’air chaud passe au-dessus comme s’il passait au-dessus de collines avec pour résultat, une ascension forcée de cet air chaud.

    Sur le continent, l’instabilité, certes forte en altitude, fut cependant, globalement, juste insuffisante pour générer des averses et orages mais avec ce coup de pouce ascensionnel, les averses réussirent à se développer en mer, de la même manière que sur les versants au vent des montagnes. Et une fois le phénomène enclenché, la convergence et les cisaillements, ainsi que d’autres paramètres, au niveau de cette ligne furent suffisants pour maintenir en vie les averses formées.