Durant la journée du mardi 31 mars 2015, un système dépressionnaire centré sur le Danemark a dirigé des courants très rapides de secteur ouest vers la Belgique et ses alentours.
En altitude, la circulation de courants froids (-30°C à 500 hPa) a permis une légère hausse de l’instabilité par réaction vis-à-vis de l’air présent en basses couches. Bien que celle-ci demeurait au final très modeste (100 à 200 J/kg tout au plus), elle s’avéra suffisante pour permettre à des cellules convectives de se former en permettant même à certaines d’entre elles d’évoluer jusqu’à l’orage.
Cellule convective présentant d’imposant mammatus dans la région
d’Oleye en province de Liège, le 31 mars 2015.
L’origine de ces orages mono et parfois multicellulaires provient essentiellement de la présence conjointe de puissants forçages de surface alliés à une forte dynamique d’altitude. Cette dernière ayant été liée au passage d’un courant jet particulièrement vigoureux (près de 250 à 300 km/h). Ainsi, les quelques 100 J/kg à 200 J/kg d’EPCD (Énergie potentielle convective disponible ou CAPE en anglais) furent suffisants compte tenu de la dynamique associée. En outre, cette dernière fut même capable de suffisamment booster les courants ascendants et descendants des orages pour leur donner une activité électrique modérée de manière générale.
Occurrence des éclairs durant la journée du 31 mars 2015.
Source : Lightningmaps
D’ailleurs, à propos de la dynamique, les rafales de vents en surface produites par la proximité même de la dépression atteignaient à elles seules les 100 km/h en matinée par endroits, notamment à Zeebrugge, Saint-Hubert, Florennes ou Elsenborn. Cela en dehors même des cellules convectives.
Radar de précipitations vers 19h50, le 31 mars 2015.
Source : Buienradar
Dans le courant de l’après-midi et en soirée, lorsque les orages eurent le temps de se développer, ceux-ci se sont accompagnés de puissantes rafales de vent puisque leur propre activité éolienne fut renforcée par la dynamique générale. Concernant les régions ayant été les plus concernées par les cellules orageuses, on compte les provinces de Hainaut, de Namur, de Liège, du Luxembourg ou encore du Limbourg. Certaines de ces zones ont même connu le développement successif de plusieurs cellules orageuses vigoureuses.