Le samedi 8 et le dimanche 9 juillet 2023, quelques orages parfois bien actifs sont observés en Belgique, et responsables de dégâts très locaux. Ils surviennent après un mois de juin historiquement chaud et ensoleillé, avec une activité orageuse en berne.
Le 8 juillet, l’activité orageuse est surtout enregistrée entre la province de Hainaut et la région bruxelloise, via un amas multicellulaire. Les cellules se sont développées dans un flux de sud-ouest d’origine tropicale, bien chargé en chaleur et en humidité, à l’avant d’un front froid progressant sur les Îles britanniques et la France. Ces orages sont par moments assez intenses mais de manière fort locale, par exemple dans la région de Wavre en province du Brabant Wallon, où ils sont accompagnés de fortes rafales de vent qui provoquent des dégâts à la végétation, notamment au parc d’attraction Walibi où de nombreuses voitures sont endommagées par la chute de branches. Une toiture s’est également effondrée à cause d’un arbre brisé, sans faire de blessé. En outre, à Limal, un bus est heurté par un arbre, ne provoquant heureusement pas de blessures sérieuses à ses occupants. Les fortes précipitations sont également à la base d’inondations locales par ruissellements, et des caves se retrouvent sous eaux. Ces orages progressent ensuite vers la région bruxelloise, où de fortes précipitations passagères sont observées, avant de perdre en activité.
Le lendemain, 9 juillet, une dégradation sévère est attendue sur la Belgique, mais elle se révèle finalement moins active que prévu, probablement en raison d’une instabilité plus faible qu’anticipée par les modèles, en lien avec une zone pluvio-orageuse remontant de France dès la fin de la matinée. Toutefois, des orages actifs parviennent à se former localement, notamment sur l’est du Hainaut, mais aussi dans les régions d’Arlon et des Fourons. L’activité électrique est par moments soutenue et à l’origine de dégâts sur des habitations, comme à Herent en province du Brabant Flamand.
Coup de foudre avec, comme avant-plan, l’aéroport de Bruxelles, pris depuis la tour de contrôle de Steenokkerzeel, le 9 juillet 2023
Cependant, leur caractère fort n’est que temporaire et ils évoluent rapidement en amas multicellulaire quelconque. Ainsi, l’activité orageuse principale s’opère finalement en dehors de nos frontières, et parfois de justesse. Le Grand-Duché de Luxembourg et le Limbourg hollandais ont ainsi été touchés par des orages plus violents, générant inondations et chutes d’arbres.
Activité électrique détectée lors de la journée du 8 juillet (en rouge) et du 9 juillet (en jaune). Source : Lightningmaps
Cette dégradation du 9 juillet résume à elle seule le comportement des orages depuis le début de la saison estivale dans notre pays, à savoir que le gros de l’activité se produit régulièrement dans les régions frontalières de la Belgique, tandis que cette dernière connaît des orages moins actifs et moins nombreux qu’anticipé. On notera notamment que le 5 juillet, une tempête totalement hors-saison (nommée Poly) a touché sévèrement les Pays-Bas, causant de lourds dégâts à la végétation et provoquant la mort de plusieurs personnes. En outre, quelques orages associés ont aussi touché la Belgique. À Kalken en province de Flandre Orientale, un phénomène venteux très localisés engendre des dommages à plusieurs habitations. Bien qu’aucune enquête n’a été menée sur place, la survenue de rafales descendantes semble être l’hypothèse la plus plausible. De même, le 11 juillet, une violente dégradation touche la France et l’Allemagne, notre pays ne voyant que quelques orages de faible importance se développer durant la soirée.