Ce samedi 28 juillet 2012 a pu démontrer parfaitement que les orages ont tendance à être « renforcés » voire passer vers un cas « exceptionnel » suivant le lieu et l’heure à laquelle ceux-ci sévissent. Dans ce cas-ci, un petit système multicellulaire (avec possibilité d’écho en arc) est passé tout juste en phase de maturation dans la région liégeoise en fin de journée après qu’un autre système similaire soit passé dans la région de Libramont où se tient actuellement une foire agricole.
Carte radar des précipitations vers 20h00.
Source : Buienradar
D’une capacité ordinaire, ces orages auront fait beaucoup parler d’eux pour des dégâts des eaux, des bourrasques de vents et une activité électrique modérée pendant un laps de temps (voir lien suivant : Sudinfo).
En d’autres mots, des phénomènes normaux sous orage mais qui prennent une ampleur considérable lorsque ceux-ci s’exercent sur une ville de 197 532 habitants ou un lieu phare du moment (la foire agricole de Libramont), de plus, les médias s’emparent du sujet puisque l’audimat risque d’être fort présente et renforcent donc le caractère « puissant » de ces orages car on en parle en les qualifiant de violents.
Ainsi, ces offensives orageuses auront pu démontrer encore une fois que les orages et leurs phénomènes associés restent « banals voire méconnus » pour le grand public tant que ceux-ci ne passent pas en phase de maturation dans une zone fortement urbanisée ou notoire. L’exemple le plus frappant est sans aucun doute la supercellule du 28 juin 2012 qui fut autrement plus intense que ce que beaucoup de monde ont qualifié de terrible durant les orages multicellulaires à faible dynamisme de ce samedi. Dans le cas de la supercellule, peu de répercussions ont été observées après le passage de ce système particulièrement électrique et pluvieux (1 coup de foudre au sol par seconde et plus de 100mm/h en densité pluviométrique) puisqu’elle passa dans des zones à la fois peu habitées et peu notoires.
De plus, et cela est certainement le plus troublant, une tornade s’est manifestée non loin de nos frontières, à l’extrême nord du Grand-Duché de Luxembourg. De faible intensité, celle-ci a cependant adopté une forme très aboutie dans la région de Weiswampach. Voilà donc le phénomène sur lequel il aurait été le plus intéressant de se pencher avant de parler de caves inondées.
Comme quoi, il y a et il y aura toujours beaucoup de travail pour notre collectif afin de démontrer que les orages souvent dits « exceptionnels » par beaucoup de néophytes dans le domaine de la météorologie sont bien plus courants qu’ils ne se l’imaginent (en effet, les échos en arc ne sont, par exemple, pas rares dans notre pays) mais grondent généralement là où peu de monde habitent voire au-dessus de zones agricoles ou forestières beaucoup plus vastes que les espaces urbanisés.
Enfin, concernant les orages de ce jours, d’autres cellules orageuses se sont formées dans les provinces de Luxembourg, de Limbourg et des Brabants en adoptant des phénomènes similaires à celui de Liège et de la foire agricole de Libramont mais furent moins notoires puisque agissant dans des régions moins habitées ou regardées sur le moment.