Le premier jour de l’automne météorologique commence fort puisque au moins 7 trombes marines différentes sont observées au Benelux dont 4 en Belgique. De nombreux signalements ont été reportés mais en l’absence d’une localisation et d’un horaire précis, il est difficile de comptabiliser exhaustivement le nombre exact de trombes observées. Seulement, une comparaison entre les photos a permis de différencier ces cas mais il se pourrait toutefois que le nombre de trombe soit sous-estimé. De plus, au moins une dizaine de tubas ont été signalés au Benelux et dans le nord de la France sans avoir obtenu de preuve d’un éventuel contact avec le sol ou l’eau selon le cas.
Contexte météorologique
En ce 1er septembre 2017, en fin de nuit et en début de matinée, une petite dépression située sur le nord-ouest de la France est se comble tandis qu’une masse d’air assez froide en altitude descend vers la Belgique depuis la Mer du Nord.
La petite dépression envoie un flux de sud-sud-ouest sur l’ouest de la Belgique tandis que le vent s’avère très faible et variable ailleurs dans le pays.
Mais en fin de matinée, alors que la dépression se comble, plusieurs lignes de convergence se trouvent à proximité de la Belgique. L’une d’entre elles retient notre attention soit celle située le long de la côte belgo-néerlandaise.
En effet, l’air froid en altitude contraste avec la température plus chaude des basses couches. De plus, la ligne de convergence permet à l’air de s’élever et, dès lors, l’instabilité se montre suffisante pour générer des averses parfois orageuses. C’est alors que plusieurs trombes marines se forment entre 10h00 et 12h00. Celles-ci se développent grâce à la température de l’eau de mer assez chaude près des côtes (+- 19°C) qui contraste avec l’air plus froid en altitude. En outre, bien que les trombes surviennent souvent en milieu peu cisaillé, la ligne de convergence aurait pu jouer un rôle en augmentant le cisaillement des vents dans les basses couches. En effet, le vent vient du sud-sud-ouest à l’avant de celle-ci alors qu’il est de secteur nord-ouest à l’arrière.
Il se pourrait également que le faible déplacement de la ligne de convergence aurait été bénéfique au développement de ces trombes marines.
De surcroît, cette période de l’année est la plus propice à l’observation de trombes marines puisque l’air en altitude commence à se refroidir alors que l’eau de mer est encore assez chaude. Ce phénomène provoque un contraste thermique qui autorise la formation des trombes. Par contre, il est exceptionnel d’en avoir autant en une seule journée.
Observations de ce jour
Aux alentours de 10h30, des averses se forment sur la ligne de convergence qui progresse lentement vers le sud-est. En province de Flandre Occidentale, une cellule (orageuse) se situe au nord de Zeebrugge et une autre au nord de Knokke. D’autres sévissent au nord de Dombourg aux Pays-Bas. Ces cellules produisent plusieurs trombes marines dont même une double à Knokke-Heist.
Vers 11h30, deux nouvelles averses apparaissent au large de la province de la Flandre Occidentale, soit l’une à Ostende et l’autre à Blankenberge tandis que plusieurs cellules orageuses évoluent au nord de Middelbourg aux Pays-Bas. D’autres trombes marines sont aussi observées.
Parallèlement aux trombes marines, un grand nombre de tubas sont observés sans pour autant avoir pu obtenir de preuves quant à un éventuel contact avec le sol ou la surface de l’eau selon le cas.
Tuba observé au-dessus de Zeebruges en province de Flandre Occidentale, le 1er septembre 2017.
Crédit photo : Glenn Victor
Aux Pays-Bas, un tuba est observé à Schipol tandis que deux autres, particulièrement développés, sont observés dans la région de Hoorn. Ceux-ci ayant pu possiblement atteindre le stade de trombes ou tornades.
En France, des tubas sont visibles à Desvres, Rochefort, Berck-sur-Mer, Auxerre et Caen tandis qu’à Saint-Aubin, un tuba bien développé a possiblement évolué en tornade.
Suite à l’occurence des phénomènes tourbillonnaires en Belgique, la ligne de convergence continue sa progression à l’intérieur des terres et de nombreuses cellules orageuses se forment sur celle-ci mais également un peu partout sur le pays. Toutefois, en restant faibles, certaines développent une belle activité électrique au début de leur vie avant de devenir très pluvieuses. Cela provoquant quelques inondations de voiries.
Par après, l’instabilité décroit en cours de soirée et les averses cessent sur une bonne partie du pays, mettant fin à cette journée riche en phénomènes tourbillonnaires. Cependant, au cours de la nuit, d’autres orages se forment en mer et sur la côte belge jusqu’au lendemain matin.
Pour obtenir davantage d’informations sur ces événements, nous vous invitons à suivre les liens médiatiques ci-dessous :