Le passage du Nouvel An est marqué par la douceur de la masse d’air en Belgique. En effet, la température ne descend généralement pas en-dessous de 10°C en plaine, avec même des minimas supérieurs à 12°C dans le Limbourg (12,5°C à Diepenbeeek et 12,4°C à Kleine Brogel). En journée, le mercure dépasse les 15°C en plusieurs régions du nord et de l’ouest du pays (15,3°C à Bruges et Sint-Katelijn-Waver).
Le lendemain, 2 janvier, les conditions sont similaires, avec des températures un peu moins élevées. En fin de nuit et en début de matinée, un front froid balaye nos régions, lié à une dépression située entre l’Écosse et l’Islande, mais son activité est faible. Ensuite, le ciel est assez lumineux en matinée, et le mercure dépasse à nouveau rapidement les 12°C. Toutefois, en altitude, l’air froid se fait plus présent, faisant monter l’instabilité.
L’après-midi, le ciel se couvre davantage en lien avec l’arrivée de lignes de convergences depuis l’ouest. La température est d’environ 12°C en fin de journée, alors qu’un premier passage perturbé apporte quelques averses et de bonnes rafales de vent. Cependant, un orage se développe sur la région bruxelloise vers 17h00, en se déplaçant vers le nord-est. Il est surtout remarquable par son activité électrique, assez élevée pour la saison, et par sa longévité. Ainsi, vers 18h30, la cellule arrive aux Pays-Bas.
En parallèle, vers 19h00, des averses plus costaudes et orageuses remontent de France. Une cellule se forme alors sur la frontière belge et touche la région de Tournai. Cette fois encore, l’orage est remarquable par son activité électrique, avec de nombreux coups de foudre positifs. De fortes précipitations l’accompagne également, causant isolément des inondations et des coulées de boue. On relève d’ailleurs localement 10 à 15 mm de précipitations, tombées en peu de temps sur des sols déjà saturés en eau. En outre, il n’est pas exclu qu’une évolution en supercellule LT ait pu se produire, au vu de certaines images radars, bien que l’orage présente plutôt un caractère multicellulaire. Il continue ensuite son trajet en causant quelques inondations, notamment à Meerbeke (Ninove, province de Flandre Orientale) avant de passer au sud de Bruxelles vers 19h30. Il poursuit sa course tout en gardant une activité assez remarquable, pour toucher l’est de la province du Brabant Flamand par la suite, où une rafale de 87 km/h est enregistrée à Dienst-Schaffen.
Coup de foudre au passage d’un orage à Ollignies,
en province de Hainaut, le 2 janvier 2022.
Inondations à Meerbeke, en province de Flandre Orientale, le 2 janvier 2022.
Crédit photo : Koen Baten. Source : HLN
Par après, la cellule se déplace à travers la province de Limbourg et atteint la frontière hollandaise vers 20h30, au moment où la situation dégénère quelque peu. En effet, de violentes rafales de vent engendrent des dégâts dans la région de Masseik et de Kinrooi, avec de nombreux arbres abattus et des toitures endommagées. À Ophoven, on dénombre 15 toitures abîmées. De plus, un peu plus au sud-est, une tornade se forme à 5 kilomètres seulement de la frontière belge pour toucher Nieuwstadt (Pays-Bas) puis Isenbrucht (Allemagne). Une enquête de terrain menée par nos collègues allemands de (WTINFO tornado research project) a permis de confirmer cela. Ainsi, le tourbillon a parcouru au moins 2,2 kilomètres, pour une largeur de 150 mètres, et avec une intensité F1.
Arbre déraciné à Ophoven, en province de Limbourg, le 2 janvier 2022. Source : VRT
En Belgique, aucune enquête de terrain n’a pu être menée, mais selon les descriptions, l’hypothèse de rafales descendantes est privilégiée. La zone concernée est assez vaste, malgré la description d’un couloir de dégâts dans la presse. Cela est conforté à présent par le fait que la zone touchée se situe au nord-ouest du couloir de la tornade frontalière, ce qui correspondrait à la survenue de fortes rafales dans le FFD de la cellule. Néanmoins, en l’absence d’une enquête de terrain, nous ne pouvons pas totalement exclure la survenue d’une autre tornade.
L’orage en question va continuer sa vie jusque Lüdenscheid (Allemagne), où il va finir par se dissiper vers 22h15, en causant régulièrement des dégâts venteux sur son chemin, notamment à Osterath, Solingen et Hagen, où une rafale de 100 km/h est mesurée.
Nous vous invitons à suivre les liens suivants pour obtenir davantage d’informations sur les dégâts :