Le samedi 29 février 2020, la tempête Jorge balaye les Îles britanniques, la Belgique, les Pays-Bas et le nord de la France pour le dernier jour de l’hiver météorologique. La dépression responsable s’est creusée sur le centre et l’est de l’Atlantique le 28 février avant d’atteindre, le lendemain, une pression minimale de 953 hPa à proximité de l’Irlande, donnant des rafales jusqu’à 140 km/h sur cette dernière.
Le même jour soit le samedi 29 février, le front froid de la dépression traverse le nord de la France puis la Belgique. Ce front est très marqué, avec une perte de parfois 8°C à 9°C à son passage. La masse d’air avant son arrivée est en effet très douce (13°C-14°C), tandis que celle à l’arrière du front est d’origine maritime polaire.
Ce front était de plus caractérisé par une très forte convergence des vents de basse couche, avec une rotation en veering très nette du sud-sud-ouest à l’ouest-nord-ouest à son passage. En altitude, on trouvait une anomalie de tropopause arrivant de l’ouest et une diffluence du Jet, entraînant de fortes ascendances. Cependant, l’instabilité était très faible, réduisant le risque de phénomènes violents répandus.
La convection s’est rapidement organisée en une ligne de grains sur ou juste à l’avant de ce front sur le nord de la France en fin de matinée. Celui-ci, très étroit et accompagné de grésil, a été responsable de puissants phénomènes venteux locaux. Ce front se retrouvait sur l’ouest de la Belgique vers 12h00 pour ensuite s’activer davantage essentiellement sur la province de Hainaut. On le retrouve sur un axe Charleroi et Bruxelles vers 13h30. Après, la province de Namur a été atteinte autour de 14h00 et les provinces de Liège et de Luxembourg en milieu d’après-midi. D’un point de vue orageux, l’activité électrique est restée très ponctuelle, cantonnée surtout à l’ouest de Charleroi et au sud-est de Philippeville en province de Namur.
Toutefois, le front a été à l’origine de dégâts dus au vent en Wallonie picarde, dans le Borinage, en Basse Sambre ainsi qu’en Brabant Wallon. La région de Charleroi est la plus impactée, avec des toitures arrachées et des arbres abattus. De violentes rafales convectives ainsi que des rafales descendantes semblent s’être produites en certains endroits. Des investigations sont en cours pour confirmer ces hypothèses. De l’autre côté de la frontière, Valenciennes a également été frappée. Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre la survenue d’une rafale descendante, confortant la thèse de la survenue de ce phénomène sur certaines localités du Hainaut.
Radar de précipitations à 13h30, le samedi 29 février 2020. Source : Meteo France via Meteociel.
Sur le réseau officiel, les pointes relevées oscillent entre 70 et 110 km/h. Cette disparité s’observe classiquement dans des contextes convectifs, où les plus fortes rafales opèrent de manière disparate et ne sont généralement pas captées par le réseau de stations :
- 109 km/h à Kleine-Brogel (province de Luxembourg)
- 108 km/h à Chièvres (province de Hainaut)
- 94 km/h à Gosselies (province de Hainaut)
- 91 km/h à Humain (province de Luxembourg), Beitem (province de Flandre Occidentale) et Bierset (province de Liège)
En France, de fortes rafales ont également été observées. Par ailleurs, quelques phénomènes venteux violents ont aussi été signalés, notamment dans la région de Valenciennes, mais aussi sur la côte atlantique à Gironde-sur-Dropt.
- 126 km/h à Valenciennes
- 122 km/h au Cap Ferret
- 119 km/h à Boulogne
- 112 km/h à Lille-Lesquin
Pour obtenir davantage d’informations sur les dégâts, nous vous invitons à suivre les liens médiatiques ci dessous.