Les prévisions
Les prévisions sont réalisées conjointement par Jean-Yves Frique (co-fondateur de Belgorage) et par Hubert Maldague (membre associé de Belgorage).
Celles-ci se font sous forme d’une part, d’une carte de couleurs (cette dernière représentant un risque orageux prévu) et d’autre part, d’un texte détaillé sur le potentiel orageux attendu.
Jusqu’en 2021, les prévisions émises ne concernaient que le territoire belge.
Depuis avril 2022, celles-ci engloberont dorénavant, en plus de la Belgique bien entendu, une franche partie nord de la France, le Grand-Duché de Luxembourg, le centre-ouest de l’Allemagne et une franche partie sud des Pays-Bas.
Ces prévisions sont basées sur la probabilité et l’intensité du risque orageux prévu en tenant compte d’un maximum de paramètres issus des modèles météorologiques à mailles larges tels que GFS, ECMWF et UKMO mais également en tenant compte des modèles à mailles fines AROME, ICON, HARMONIE et WRF.
La carte de couleurs pourra être réactualisée une à deux fois par jour si nécessaire afin de tenir compte de l’évolution des modèles météorologiques à très courte échéance et de tenter ainsi de cerner au mieux le risque orageux et son intensité supposée.
Carte du risque orageux
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Informations supplémentaires
Vert – 0%: Aucun orage n’est attendu.
Jaune – 10%: Le risque orageux est présent, bien que relativement limité. Quelques coups de tonnerre sont possibles par endroits mais le risque de phénomène sévère est jugé peu probable. Toutefois, des rafales de vent soutenues et/ou de fortes précipitations ne sont pas impossibles au passage de quelques orages plus musclés.
Orange – Niveau un – 10% à 25%
Le niveau un est délivré lorsque le contexte atmosphérique attendu peut amener la survenue d’orages potentiellement modérés à forts. Certains éléments météorologiques peuvent être particulièrement marqués (présence d’une forte instabilité par exemple).
Cependant, il subsiste des incertitudes (souvent nombreuses) sur le potentiel orageux proprement dit. Il peut arriver que certains éléments perturbent le déclenchement de la convection (présence d’une forte inversion, d’une humidité peu marquée…), voire l’inhibent complètement. Mais dans le cas où la convection se développe, des orages localement sévères ne sont pas à exclure.
En outre, si le contexte est cisaillé, une évolution supercellulaire de l’une ou l’autre cellule orageuse peut se produire. Dans de tels cas, des phénomènes sévères tels que, par exemple, de fortes chutes de grêle ou de puissantes rafales de vent ne sont pas à exclure localement. Dans d’autres cas, en présence d’une dynamique d’altitude marquée par exemple, il peut arriver que les cellules orageuses évoluent en structures multicellulaires, capables de produire de très fortes rafales de vent par endroits.
Le niveau un pourra être délivré également lorsque le contexte peut amener la survenue de cellules orageuses très pluvieuses, capables de produire des inondations. Ces inondations dépendent toutefois de l’occupation des sols. En effet, une zone urbaine sera généralement plus soumise au risque d’inondations qu’une zone agricole ou forestière.
Le niveau un sera dans ce cas délivré lorsque le risque d’avoir une succession de cellules pluvieuses au même endroit sera présent.
Enfin, en automne ou en hiver, le niveau un peut être délivré en cas de tempêtes avec la possibilité d’orages, ou de traînes actives.
Au final, ce niveau reflète des situations relativement classiques, se produisant à plusieurs reprises par an. Elles peuvent toutefois être sévères localement.
Rouge – Niveau deux – 25% à 40%
Le niveau deux est délivré lorsque le contexte météorologique est favorable à l’apparition d’orages sévères, pouvant être localement violents par les importantes chutes de grêle qu’ils génèrent ou les puissants phénomènes venteux locaux. Un niveau 2 pourra également être délivré lorsque les paramètres atmosphériques sont favorables à la survenue de fortes précipitations pouvant mener à de multiples problèmes liés au ruissellement et à l’accumulation d’eau (nombreuses coulées de boue, inondations conséquentes des points bas…).
À la différence du niveau précédent, nous retrouvons généralement dans ce cas-ci, la présence conjointe de plusieurs éléments favorables à la survenue d’orages vigoureux.
Dans certains cas, il est possible que la présence d’une très forte instabilité puisse amener des orages violents, mais isolés.
Dans d’autres cas, en présence d’une très forte dynamique d’altitude, c’est une évolution des orages en structures multicellulaires vigoureuses étendues et de forte intensité (ligne de grains ou écho en arc) qui peut se produire. Ce sont des situations que l’on retrouve relativement moins fréquemment (en moyenne quelques fois par an), mais qui méritent une attention toute particulière.
Notons que certaines incertitudes peuvent tout de même exister lors de la délivrance du niveau deux. En effet, il se peut que malgré les conditions qui semblent, en théorie, très favorables à la survenue d’orages, aucune cellule orageuse ne se développe au final. Ce sont des situations qui se produisent lorsque certains éléments sont mal modélisés. Par exemple un forçage de basses couches trop ténu ou une sécheresse de l’air trop prononcée.
Enfin, en automne ou en hiver, le niveau deux peut être délivré en cas de survenue de tempêtes avec la possibilité d’orages vigoureux, ou de traînes très actives.
Le niveau deux reflète ainsi des situations météorologiques pouvant donner lieu à des dégradations orageuses marquées.
Mauve – Niveau trois – 40% et plus
Le niveau trois est délivré lorsque les conditions semblent toutes réunies pour garantir la survenue d’orages sévères, et ce sur plusieurs régions. Un tel niveau signifie que la multiplication des dégâts consécutifs à de fortes chutes de grêle ou de puissants phénomènes venteux étendus est possible. Ce niveau nécessite la présence conjointe d’une instabilité marquée et d’une forte dynamique d’altitude.
Outre la possible survenue d’une série d’orages de type supercellulaire, il est possible aussi d’avoir une évolution des orages en systèmes multicellulaires vigoureux (MCS, voire MCC), capables de produire des rafales de vent virulentes sur d’assez longues distances (possibilité de Derecho). De telles situations se retrouvent plus rarement dans nos contrées (en moyenne une fois tous les deux ou trois ans).
Précisons pour terminer que même lors du passage de systèmes multicellulaires vigoureux, de nombreuses régions resteront épargnées par ces phénomènes de sévérité maximale, car ceux-ci demeurent généralement isolés au sein des structures convectives. Un cas d’école parmi tant d’autres fût l’offensive orageuse du 23 juin 2016 où certains endroits connurent des orages très violents, tandis que d’autres très proches étaient relativement épargnés.
Un niveau trois n’indique donc pas forcément une dégradation orageuse digne de ce que l’on a connu le 14 juillet 2010. D’autres offensives telles que celles du 28 juin 2011 ou du 9 juin 2014 par exemple mériteront dorénavant le niveau trois (probabilité de survenue de phénomènes sévères supérieure à 40%).
Des analyses du potentiel orageux sont effectuées tous les matins. Si la situation semble favorable à la survenue d’orages, une prévision sera émise sur le site aux environs de 9 à 10 heures, voire aux environs de midi. Il peut arriver que cette dernière soit émise la veille au soir et réactualisée le jour même du risque.
Les prévisions sont établies sous forme :
- d’un commentaire sur la situation prévue.
- d’une carte indiquant le risque orageux ainsi que la probabilité d’avoir des orages sévères sur la zone concernée. La carte jaune est émise lorsque le potentiel de phénomènes orageux sévères est jugé peu significatif.
La carte des prévisions a comme but d’évaluer le risque d’apparition d’orages sévères ainsi que l’intensité que pourront prendre ceux-ci. On entend par « sévères » des orages capables de produire des dégâts significatifs à la végétation et/ou aux infrastructures. Ces dégâts peuvent être provoqués par de violentes rafales de vent (voire de tornades), par des chutes de grêle ou par des fortes pluies entraînant des inondations. Lorsque le risque orageux est significatif, le bulletin reprend une analyse approfondie de la situation atmosphérique, du potentiel orageux ainsi que les régions qui seront susceptibles d’être les plus concernées. En outre, des informations sur le type d’orages et sur les phénomènes susceptibles de se produire peuvent être apportées. La carte permet de déterminer le risque d’avoir la survenue d’orages, sévères ou non. Lors de la délivrance des cartes de couleurs beige (niveau un), orange (niveau deux) et rouge (niveau trois), la probabilité estimée d’occurrence d’orages sévères prévaut sur l’entièreté de la zone concernée.
Nous insistons sur le fait que ce n’est pas l’intensité des phénomènes orageux qui déterminera la couleur émise mais la probabilité d’observer leur survenue sur une région donnée. Cela signifie que les niveaux orange (niveau un), rouge (niveau deux) et mauve (niveau trois) pourront être délivrés dès qu’un risque d’avoir des orages sévères sera d’actualité.
Enfin, la carte émise n’est pas une carte d’alertes ou de divers avertissements. Seules les institutions officielles font autorité en matière d’avertissements météorologiques.
Les prévisions du risque orageux sont effectuées aux environs de 09h du matin par notre équipe. Les cartes consultables ne sont pas des cartes d’alertes ou de vigilances météorologiques mais elles servent d’appui à la compréhension du risque orageux prévu. Les prévisions n’engagent pas la responsabilité du prévisionniste en cas d’utilisation à des fins de protection de biens ou de personnes.