Le 28 novembre 1897, dans un contexte tempétueux, deux tornades sont observées : l’une à Joubiéval, en province de Luxembourg, et l’autre, à Melsbroek, en province du Brabant (Brabant Flamand de nos jours).
Voici une description de ces évènements à travers des extraits de presse :
« Accident de malle-poste à Vielsalm. Dimanche 28 novembre, vers 10 heures du soir, la malle-poste qui fait le service entre Laroche [lire La Roche-en-Ardenne] et Vielsalm venait de quitter Fraiture et descendait la forte rampe de Joubiéval. En ce moment, éclatait un orage d’une violence extrême. Les éclairs se succédaient et le bruit du tonnerre était effrayant.
Soudain, la voiture se trouva enveloppée dans une véritable trombe qu’accompagnaient des tourbillons de neige. Le lourd véhicule, soulevé par le vent, fut lancé, les roues en l’air, sur la route, par-dessus le cheval, qui, lui-même, se trouva retourné sur le dos.
Quant au conducteur, il fut lancé sur l’accotement et emporté par le tourbillon, comme l’eût été une feuille ou une brindille. Le pauvre homme fut lancé à trente ou quarante mètres de là ; il put enfin s’accrocher à un des arbres de bordure et demeura quelques temps tout étourdit et couché sur le sol. Heureusement, il était sans blessures graves ; revenu à lui, il alla chercher du secours au village voisin, luttant contre la tempête, se traînant sur la terre pour ne pas être emporté par le vent.
Par un heureux hasard, la malle ne renfermait aucun voyageur. Le cheval a été relevé assez fortement blessé ; quant à la voiture, elle était dans un piteux état. » (Le Patriote – 5/12/1897)
« À Melsbroek. Un épouvantable cyclone s’y est abattu dimanche soir. Les maisons tremblaient littéralement. Un grand nombre de toits ont été enlevés. Toutes les meules de paille ont été renversées sur une largeur d’environ 200 mètres.
Six des grands ormes séculaires de la magnifique drève qui conduit au château du baron Snoy ont été déracinés.
Le fameux ouragan du 12 mars 1876 [voir article consacré] n’a pas laissé ici d’aussi effrayants souvenirs que ceux qui nous resteront de la soirée d’avant-hier. La trombe, dont le passage n’a duré cependant que deux minutes, avait réellement glacé de frayeur les habitants. » (Le Journal de Bruxelles – 30/11/1897).
Ainsi, ces tornades surviennent au cours d’une forte tempête qui dura deux jours, du 28 au 29 novembre, accompagnée d’ailleurs de phénomènes orageux répandus. De nombreux dégâts sont observés à travers le pays et on dénombre de nombreux blessés et plusieurs victimes. À la côte, la mer envahit certaines localités, passant au-dessus des digues. À Middelkerke, l’armée est même appelée en renfort, car une digue a cédé.
