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22-23/08/2011 – Cinq offensives orageuses d’un coup

    Après la dramatique offensive orageuse du 18 août, le répit ne sera que de courte durée. Il est d’ailleurs intéressant de noter que les événements décrits ci-dessous sont d’abord précédés, en date du 21 août, par ce que l’on pourrait qualifier de « flop » orageux. En effet, même si tous les éléments étaient présents pour de solides intempéries, une inversion certes faible, mais coriace est venue jouer aux trouble-fêtes, avec comme conséquence que toute la zone orageuse s’est déglinguée, ne donnant qu’un peu de pluie sous un ciel gris quelconque. Seules de rares cellules sont arrivées à se développer envers et malgré tout, mais sans donner grand-chose non plus.

    Le 22 août, c’est tout l’inverse qui se passe. Un front chaud traverse notre pays du sud au nord, mais en raison d’un ciel gris avec de faibles précipitations, les températures ne montent pas fort haut, restent coincées à quelques 21-22°C. Un temps d’été tout à fait banal pour notre pays. Et même l’observateur averti, au départ du sol, aura du mal à remarquer quelque chose de particulier. Tout au plus verra-t-il, dans les timides éclaircies entre les stratocumulus, quelques altocumulus en train de se développer en castellanus.

    Car tout se passe en altitude. Une goutte froide, notamment, se déplace du Golfe de Gascogne vers la Bretagne durant la soirée du 22, et de la Bretagne vers l’Angleterre au cours de la nuit du 22 au 23 et durant la matinée du 23.

    À l’avant de cette goutte froide se dessine un fort courant de sud à sud-ouest. Dans les basses couches cependant, le temps est déterminé par un petit anticyclone thermique formé sur les eaux froides de la Mer du Nord, avec un vent qui est de ce fait orienté au nord-est. Il en résulte des cisaillements énormes entre les courants de surface et les courants en altitude. De plus, on observe d’importants contrastes de températures en altitude et ce, dès les couches moyennes de l’atmosphère. C’est ainsi qu’au niveau 850 hPa, on observe 22°C au-dessus de Stuttgart (DE) et de Payerne (CH), mais seulement 9°C au-dessus de Herstmonceux (UK).

    Tout cela, comme évoqué précédemment, est masqué pour l’observateur au sol, qui est soumis au petit vent de nord-est de l’anticyclone sur la Mer du Nord, qui a pour effet d’égaliser les températures et les ramener à une certain niveau de fraîcheur pour la saison.

    Il n’en est pas moins que les orages prennent parfois un caractère terrible, d’autant plus qu’à chaque fois que l’on pense que c’est fini, cela recommence !

    La Province du Hainaut a le plus souffert de ces cinq offensives orageuses. Près de 200 interventions sur la seule matinée de ce mardi dans la région de Tournai. Plusieurs quartiers de Péruwelz étaient sous eaux. À Bruxelles, un terrible incendie provoqué par la foudre a détruit un home pour adultes handicapés mais sans faire, fort heureusement, de victimes. À Maubray, une toiture a été détruite par la foudre sans là également faire de blessés. La foudre, encore elle, a frappé le clocher de l’église de Montroeul-au-Bois. Ailleurs, on ne compte plus les caves inondées et les rues sous eaux.

    À Charleroi, les pompiers ont enregistrés près de 400 appels pour des inondations et des coulées de boues.

    Les cotes de précipitations ne démentiront pas :

    • Montignies-sur-Sambre : 68 mm
    • Pont-de-Loup : 55 mm
    • Cour-sur-Heure : 55 mm
    • Ellignies-Sainte-Anne : 53 mm

    (Relevés sur 24 heures, concernant l’ensemble des épisodes orageux.)

    Ailleurs aussi, les orages sont intenses. À Uccle (Bruxelles), c’est la dernière offensive qui est la plus violente, avec des rues qui deviennent de véritables torrents, emportant même des voitures. Il y a bien plusieurs dizaines de centimètres d’eau. Dans une rue commerçante non loin de là, les égouts débordent et forment des fontaines d’eau sale. La station météo recueille 38,0 mm d’eau tombée en un heure seulement, dont 32,4 mm en 20 minutes. Un record !

    Mais le plus impressionnant est le ciel. Il s’agit pour Bruxelles de l’orage le plus noir depuis le 18 juillet 1964.

    La photo ci-dessous, prise en matinée à 9h42, reproduit au plus près de la réalité l’ambiance qui a régné au-dessus de Bruxelles pendant l’orage.

    Crédit photo : Robert Vilmos

    Notons enfin que c’est l’une des rares fois, en Belgique, il a fait plus chaud après les orages qu’avant.

    Pour obtenir davantage d’informations, un article est disponible via le lien suivant : 22-23 août 2011 

    Un dossier sur ces orages a été établi et peut être consulté à l’adresse suivante : Les orages violents du 22 et 23 août 2011.