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Accueil Forums Expédition dans la Tornado Alley (USA) – Informations générales Liste des éléments auxquels on doit prêter une attention particulière durant la traque aux orages américains.

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  • #15826 Répondre
    Samina Verhoeven
    Maître des clés

    Suite à la lecture de la liste proposée par Jean-Yves, je pense qu’il faudra sérieusement discuter du projet car il y a plusieurs éléments qui sont différents de ce qu’imagine notre prévisionniste et dans le bon sens heureusement Smile Je pense que cela provient probablement du fait que cela représente ta première expédition Jean-Yves et que tu fais donc face à des éléments pour lesquelles on s’inquiétait avant de partir alors qu’il n’en n’est rien, cela a même été un vrai soulagement dans pour la plupart des cas. Heureusement pour nous d’ailleurs, si on veut aller plus loin que dans notre première expédition.

    Je m’explique en détaillant chacun des points (je précise aussi que certaines situations sont décrites dans les trois premiers récits qui sont en ligne) :

    01 – Éviter les états tels que le Nebraska, l’Arkansas et le Missouri.

    Le premier car les routes sont relativement éparses et les seconds car il est plus difficile d’avoir des vues dégagées. Privilégier surtout l’Oklahoma (attention aux rivières Canadian et Cimaron qui sont parfois difficiles à franchir) et le nord du Texas (là également, tenir compte de la rivière Red), voire le Kansas.

    Il ne faut surtout pas se fier aux apparences trompeuses que certains états donnent au niveau de leur réseau routier et paysages car fort heureusement, on est dans tous les cas fort éloignés de ce que l’on connait comme problèmes en Belgique au niveau de l’encombrement du paysage dans le sens que la pire des situations ressemble à ce que l’on rencontre au Brabant Wallon ni plus, ni moins et il faut vraiment les chercher comme en Arkansas (pas mal de bois) mais où les orages sont déjà passés en phase multicellulaires en général. Au niveau du réseau routier, le Nebraska est loin d’être dépourvu de routes, il en existe pas mal qui sont bitumées tout en permettant de relier un bon nombre de points sans quoi on se demande comment les traqueurs ont pu aisément traquer la supercellule du 26 mai 2013 tout comme on se demande comment les différentes petites villes sont reliées. Depuis Alliance, il suffisait que l’on prenne une route allant quasiment toujours tout droit pour l’intercepter. Enfin, je le répète, il ne faut surtout pas comparer les USA avec la Belgique au cas où car les paysages sont quasiment toujours dégagés dans les plaines et c’est plutôt même difficile de tomber sur un paysage bouché. Cela existe bien sûr mais il faut y aller pour ne pas finir par se retrouver dans une zone dégagée. En outre, on est passé par le Missouri lors de notre voyage entre Chicago et Newton, le 18 mai 2013 et le pire des paysages rencontrés ressemblait à ce que l’on trouve dans la campagne du Hainaut avec quelques groupes d’éoliennes et des bosquets. Je rajouterai que les « petites » routes comme les nationales chez nous ressemble à des nationales rapides de chez nous sur lesquelles on peut rouler à 115 km/h, donc pas de problèmes.

    02 – Eviter les villes (surtout en Moderate et en High risk)

    Tant que les orages ne passent pas par là et qu’aucune alerte n’est annoncée, les villes sont bien plus accessibles que chez nous par beau temps… C’est un autre monde là-bas, les gens n’ont pas besoin de feux rouges pour être disciplinés. Il faut bien se dire que ce qui s’est produit à OKC est ex-cep-tion-nel et c’est bien pour cela qu’on s’est décidé à immortaliser une telle situation bien plus rare à vivre là-bas qu’une tornade. À aucun moment, on a eu des difficultés à transiter par les différents réseaux routiers des grandes villes lors de situations à risque moderate comme à Tulsa, le 19 mai 2013. Il suffit de voir comment était l’interstate 35 lors du passage de la tornade de Moore (l’équipe de CC n’a eu aucun problème à se rapprocher de la tornade via des routes secondaires)… Cela n’a strictement rien à voir avec les « petits » problèmes à deux francs cinquante que l’on crée sur les routes pour 20 mm/m² tombés en une demi-heure en Belgique. Tout le monde quasiment possède un 4×4 là-bas sauf les citadins purs et durs et s’il y a des bouchons, c’est uniquement dû à un appel d’urgence et très temporaire ou à un cas de circonstance. Il faut bien se remémorer la situation de OKC où même face à la supercellule de El Reno, ça roulait toujours même si certaines portions d’autoroutes étaient bloquées à cause de l’alerte donnée à la radio cumulée au vendredi soir, aux sorties de bureaux et au souvenir de Moore.

    En d’autres termes, c’est extrêmement rare comme situation par rapport à chez nous. Bien entendu, il ne faut pas faire exprès de tomber en plein milieu d’une ville dans les pires heures avec un risque de tornade mais le fait même d’y arriver avec en plus un phénomène aussi local qu’une tornade, il faudrait vraiment y aller car il faudrait déjà que la tornade touche la ville elle-même. Lors du passage de la tornade de Bennington, c’est tout juste si la ville de Salina en était consciente… Il n’y avait rien comme embarras de la route. On se rappellera aussi de l’entrée dans la ville de Wichita par l’équipe de CC lors du passage de la supercellule du 19 mai 2013, ils s’étaient réfugiés sous un tunnel et ça semblait encore bien rouler malgré les conditions. N’oublions surtout pas que les gens connaissent les orages là-bas et ont l’habitude de vivre avec. Un mécano qui s’occupait de notre véhicule connaissait le stade congestus précédant le stade orageux. C’est quasiment une culture là-bas. En revenant de là-bas, on s’est même pris de rire de notre pays où le public est très illettré en matière de météo par rapport aux gens des plaines. D’ailleurs, aux USA, les traqueurs d’orages sont très respectés et c’est même bien la première fois que j’ai eu cette impression à mon égard de la part du public qui nous côtoyait depuis que je pratique cette discipline (En ce qui concerne la Belgique, je me souviendrai toujours et encore du terme tellement ridicule de « fou furieux » attribué de la part de Murielle de Carpenterie…)

    03 – Se retrouver le plus proche possible de la dry line ou du triple point, un peu à l’est de ceux-ci afin d’une part, d’avoir les meilleures chances de se trouver au bon endroit au bon moment mais également de pouvoir toujours précéder l’orage.

    Voilà un point avec lequel je suis d’accord mais en précisant qu’il faut être SUR la dry line ou le triple point et surveiller visuellement ce qui se passe en prenant petit à petit une avance une fois la bonne future cellule cernée. Inutile de partir X kilomètres en avance car on sait très bien que ce sera perdu d’avance dans ce cas. Les orages là-bas ne naissent pas, ils explosent ! J’avais le même raisonnement avant de partir ce qui nous a conduis à être à chaque fois trop à l’est au départ. On pourrait se retrouver avec une phase multicellulaire mais comme ce n’est pas notre objectif, je pense qu’il sera préférable d’être sur la dry line. Le 27 mai 2013, il n’a fallu qu’un ou deux comtés pour que le cumulus congestus né vers Hill City donne une tornade à Smith Center un peu plus tard. Il sera quasiment inutile d’espérer d’observer l’orage à l’arrêt pendant longtemps à moins qu’on laisse le cas de tornade de côté ou qu’on ait la chance d’être bien positionné au départ comme ce fut le cas à Sulphur, le 30 mai 2013 ou d’avoir affaire à une supercellule statique comme à Bennington. Il sera même parfois préférable d’être tout juste un peu à l’ouest de la dryline pour ne pas être « aveuglé » par un banc de stratocumulus continu (cfr les récits des 19 et 20 mai 2013).

    04 – Toujours tenir compte du flux directeur afin d’ éviter de se faire piéger par une cellule qui se déplace soudainement très vite

    Cfr. Situation de Booker du 03 juin 2013. En effet, il faut bien attention à cela mais il faut bien tenir à l’œil aussi qu’il sera nettement plus difficile de se retrouver face à la tornade que de la louper. Autrement dit, il faut être particulièrement mal chanceux ou chercher le risque pour tomber dans une situation pareille.

    05 – Toujours privilégier la légèreté et la rapidité des manœuvres et pouvoir faire face à une situation tendue

    Tout à fait et cela est déjà bien au point Smile

    06 – Prévoir une échappatoire en cas de tornade trop proche qui aurait eu un comportement inattendu (se réfugier dans un fossé est la meilleure solution) et être capable d’abandonner le véhicule si nécessaire. Cela uniquement si on a eu un problème important
    (crevaison inopportune par exemple).

    Comme dans le point 04, il faudrait être sacrément fort et malchanceux pour tomber dans ce cas de figure car heureusement les situations à la El Reno sont très rares. Si on a une crevaison dans un cas pareil et que l’on doit abandonner le véhicule… Ok mais pour aller où face à une tornade se déplaçant rapidement sur une largeur de plus d’un kilomètre ? Un fossé ? Peut-être mais il n’y en a pas aussi souvent qu’on l’imagine. On a bien eu le coup près de Smith Center au niveau de la crevaison, le courant ascendant est donc passé au-dessus de nous tranquillement car il faudrait encore avoir une sacrée dose de malchance bien trempée pour que ce genre de situation arrive. Si cela doit arriver, ce serait Twistex 2 si c’est à pied qu’on devrait y échapper. Non, pour vivre, on serait obligé de rouler sur la jante, chose qui fonctionne heureusement jusqu’à un certain point.

    07 – Prévoir à l’avance de se retrouver pas trop loin de stations services lors d’un fort risque de grêle

    C’est la meilleure des idées pour être certain de ne jamais la voir arriver. La grêle géante est un phénomène très localisé dans l’espace et le temps et quasiment propre à la chasse du courant ascendant. Si on veut prévoir une pompe à essence et rester dans ses environs, on est quasiment sûr de ne pas remplir notre objectif. C’est au dépend du cours d’une traque qu’une station service se présentera ou non comme ce fut le cas pour l’équipe de CC qui ont subit de la grêle géante au Dakota du Sud en étant en plein champs puisqu’il n’y avait pas ce genre de protection mais de toutes façons, il ne faut pas rouler bien loin et longtemps pour sortir de ce genre de phénomène. Maintenant, si cela est dans nos objectifs secondaire, il faudra bien que le véhicule subisse un peu ce genre de situation à moins d’avoir la chance inouïe d’avoir un abri bien placé ce qui s’est jamais présenté en 3 semaines en 2013.

    08 – En cas de tornado warning, aucune possibilité de faire le plein car les employés ne servent pas

    En effet, c’est pourquoi il faut faire le plein complet peu avant le début des hostilités. En général les réservoirs permettent de faire 1000 kilomètres avant le prochain plein, ce qui laisse du temps. Maintenant, je pense qu’on a eu droit à un plein fait pour nous qu’une seule fois, le reste du temps, c’était nous-même qui le faisions.

    09 – En cas de forte pluie, toujours mettre ses warning

    De fait, comme on le voit dans le film « On The Way Of Storms », il faut mettre les warnings lors des intempéries intenses. Cela me fait penser que l’on a jamais rencontré de problèmes routiers lors de pluies torrentielles comme ce fut le cas à Tyler avec des conducteurs disciplinés qui mettent leurs warnings tout en continuant à rouler tranquillement comme on le voit dans le film aussi d’ailleurs.

    Voilà pour les réponses que j’apporte à la première série de directives de Jean-Yves. C’est aussi ici que je vois que l’on a été particulièrement raisonnés de se dire que l’on serait généraliste le premier voyage avant de s’attaquer aux tornades lors d’un voyage suivant car il fallait de toutes façons connaître un maximum d’éléments logistiques, environnementales et météorologiques locales avant de pouvoir se lancer dans cet objectif. De plus, c’était l’occasion de faire le tour de la question orageuse du milieu avec notre premier film. Au niveau environnemental, on a aussi de quoi discuter d’ailleurs. En fait, je pense qu’avant de continuer cette liste, il faudrait parler de tout cela de vive voix avec une série de question que Jean-Yves aura préparée car il s’agira que tu sois aussi prêt que nous pour ce voyage qui vise un objectif particulièrement difficile à obtenir comme on voudrait le faire. Je précise encore une fois que pas mal de détails logistiques seront mis en ligne via les récits à la manière de ce qui a déjà été fait pour les 18, 19 et 20 mai 2013. Cela aide justement à savoir pourquoi on a fait cela plutôt que ceci et ce que l’on ferait si c’était à refaire etc. C’est en quelques sortes des récits analytiques que je prépare d’où le temps que cela peut prendre à réaliser mais je sais déjà que cela servira pour toutes personnes désireuses de se rendre à la légendaire Tornado Alley.

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