Le 18 juillet 1976, un violent orage produit de fortes précipitations en province de Liège. On relève ainsi 81,5 mm d’eau dans le pluviomètre d’Amblève.
À cette date, le grand été de 1976 semble s’essouffler un peu. L’acmé de la canicule est passé. Pendant 16 jours d’affilée, du 23 juin au 8 juillet, la température a dépassé les 30°C dans presque tout le pays, avec des pointes locales largement supérieures à 35°C (Meeuwen (province de Limbourg) : 37,6°C ; Lobbes (province de Hainaut) : 37,2°C ; …). Le 9 juillet toutefois, des infiltrations maritimes nous ramène un peu de fraîcheur.
Temporairement…
Le 11 déjà, cet air se réchauffe à nouveau mais garde cette fois-ci son humidité si bien que le 12, des orages éclatent avec localement de fortes précipitations.
Ensuite, du 13 au 19 juillet 1976, de nouvelles infiltrations maritimes entrent en conflit avec des poches d’air chaud qui subsistent sur l’Allemagne et débordent parfois sur la Belgique. C’est ainsi que le 16 juillet, sur l’est du pays, les températures remontent jusqu’à 36,7°C à Kleine Brogel (province de Limbourg), 37,0°C à Angleur (province de Liège) et même 37,7°C à Meeuwen (province de Limbourg) !
Les orages sont nombreux pendant cette période mais localisés. À l’instar de 2018, il n’y en a pas pour tout le monde. Bien des régions continuent à connaître une sécheresse sévère et même là où il y a des orages, les précipitations sont trop brusques, trop fortes mais trop brèves pour que la nature en bénéficie vraiment.
Le 18 juillet 1976, l’air maritime s’enfonce loin dans la Belgique avec un temps gris et brumeux presque partout. Les stratus sont bas, épais et ont du mal à se dissiper. De plus, il pleuvine par moment, chose qu’on n’a plus vue depuis longtemps.
En après-midi, on note parfois quelques éclaircies avec stratus se transformant en stratocumulus puis en cumulus voire en cumulonimbus. Et dans cet air très humide, on ne sait pas vraiment si l’on doit avoir chaud ou froid. Là où il fait 22°C, on a presque envie de frissonner et là où il en fait 25°C ou 26°C, c’est une véritable tiédeur moite et lourde.
En Allemagne par contre, les éclaircies sont plus larges avec parfois un ciel tout à fait serein l’après-midi. On y relève, non loin de la frontière luxembourgeoise, 28,1°C à Perl-Nenning, 27,8°C à Trèves et 27,4°C à Olsdorf mais seulement 24,3°C à Aix-La Chapelle où les éclaircies tardent à arriver. Une limite de masse d’air, dans les basses couches tout au moins, passe par là.
Peut-on parler d’un pseudo-front. Sur les cartes d’analyse, un restant de front froid est certes encore repris à midi mais plus le soir.
Source : Met Office « The Daily Weather Report”
Il est vrai que la situation est fort floue et les flux faibles. Gouvy et Libramont (toutes deux en province de Luxembourg) se trouvent du côté chaud, Saint-Hubert (province de Luxembourg) et Botrange (province de Liège), pas. En tout cas, des contrastes existent entre des poches d’air chaud et moins chaud et le profil atmosphérique est instable. À la moindre éclaircie, des cumulus se développent, parfois jusqu’au stade de cumulonimbus. Gouvy, malgré ses quelques 500 mètres d’altitude, monte à 26,4°C. Face à cela, la réaction ne se fait pas attendre avec 16 mm dans le pluviomètre à la suite d’un orage.
Mais à Amblève (Amel en allemand et située en province de Liège), l’averse est bien plus intense avec 81,5 mm d’eau ! Très probablement, il s’agit d’un orage à déplacement lent qui déverse toutes ces précipitations sur une zone très réduite !
3 jours plus tard, l’été 1976 perd une grande bataille. L’air chaud est chassé de tout le pays. Ainsi, on est le 21 juillet 1976 et c’est la drache nationale ! Par endroit, la température n’atteint même pas 15°C comme c’est d’ailleurs le cas à Uccle (14,6°C).
Mais l’été 1976 n’a pas perdu la guerre. En août, soleil et sécheresse reviennent en grande pompe et s’installent pour quasiment tout le mois. Et même si les températures sont moins extrêmes qu’en juin-juillet, elles demeurent fort élevées pour la Belgique.